Dans un courriel envoyé à tous les étudiants il y a quelques jours, le Bureau du doyen à la vie étudiante dévoilait de nouvelles mesures afin de faciliter l’application de la Politique contre la violence sexuelle (Policy against sexual violence en anglais, ndlr) votée le semestre dernier par le Sénat.
Ce courriel, de même qu’un long communiqué disponible sur le site du McGill Reporter inaugure en grande pompe le Bureau d’intervention, de soutien et d’éducation contre la violence sexuelle (Office for Sexual Violence Response, Support and Education, O‑SVRSE en anglais, ndlr). Ce dernier, composé d’une équipe de quatre personnes à temps plein et situé au 550, rue Sherbrooke Ouest, (bureau 585) fera « maintenant office de centre de référence pour toute question de violence sexuelle à l’Université McGill » afin « d’éviter que les survivants n’aient à se soumettre au processus de divulgation plus d’une fois » peut-on lire dans le courriel.
Des mesures concrètes ?
De plus, l’article du McGill Reporter détaille, entre autres, la portée de la politique et son application dans le cadre de l’université. Cette politique s’applique à l’ensemble de la communauté mcgilloise, et cela même si l’incident s’est produit hors du campus de l’université. Cela signifie que n’importe quel membre de la communauté peut être soumis à une enquête et à des mesures disciplinaires et ce y compris si « l’individu concerné a un poste de gouvernance dans une association étudiante » peut-on lire plus loin. Dans un courriel au Délit, le doyen à la vie étudiante, le professeur Christopher Buddle, réaffirmait le fait que la politique « s’appliquait à tous les membres de la communauté mcgilloise : étudiant·e·s, professeur·e·s, employé·e·s ». Les étudiant·e·s doublement, du fait que, « en tant qu’étudiants, ils restent assujettis au Code de conduite de l’étudiant et procédures disciplinaires », auquel la Politique contre la violence sexuelle est associée.
Est aussi annoncée la création de deux comités : le Comité de mise en œuvre de la Politique contre la violence sexuelle et le Groupe d’étude sur la violence sexuelle sur les campus, présidés par les professeures Lucy Lach (École de service social) et Shaheen Shariff (Département d’études intégrées en sciences de l’éducation). Composés d’étudiant·e·s et de membres du personnel, tous deux devront rendre publiquement leurs rapports entre mars et mai 2018.
L’annonce de ces nouvelles mesures serait-elle (en partie) liée aux récentes allégations de violence sexuelle qui ont forcé à la démission le vice-président aux affaires externes de l’Association des étudiants en premier cycle de l’Université McGill (AÉUM, SSMU en anglais, ndlr) David Aird, ainsi que le président Ben Ger ? Possible, d’autant que l’Université et l’AÉUM s’étaient retrouvées sous le feu des critiques suite aux divulgations du Réseau de divulgation communautaire (Community Disclosure Network, en anglais, ndlr) reprises par la presse étudiante.