Rhume, ballonnements, fatigue, stress…Face à ces malaises, notre réponse est systématique : le médicament. Pour les petits désagréments du quotidien, notre exigence n’est pas très haute. On attend de l’Advil ou du Tylénol de les soigner. Pourtant, pour des maux plus complexes tels des virus saisonniers, la grippe, ou autres, nous avons tendance à faire confiance à des médicaments plus forts, plus puissants, mais qui ne marchent pourtant pas nécessairement mieux. Pourquoi ?
D’après les docteurs, ce pourrait être pour la bonne et simple raison qu’ils ne nous « correspondent pas ». Par la suite, ils nous conseillent généralement d’en essayer un autre, sans parfaitement être certains qu’il fonctionne mieux que le précédent.
Nos troubles sont considérés par rapport à la norme, par rapport aux réactions moyennes des individus face à un médicament proposé. Bien que les médecins étudient la génétique en profondeur, tous n’ont pas nécessairement les moyens ni le temps de séquencer l’ADN de chaque patient. Un outil, une aide serait donc judicieuse afin d’apporter un support à ses médecins, afin qu’ils puissent proposer une médication et un suivi plus personnalisé des patients.
C’est cette envie de pouvoir guérir au plus vite et au mieux selon les besoins de chacun, qui a intrigué Etienne Crevier, et qui l’a amené à en faire l’objet de ses études. Par la suite, cet intérêt profond l’a poussé à créer Biogeniq, compagnie qui se propose de prendre en compte notre ADN pour créer des plans nutritionnels ou autres médicaments « sur mesure ». Par la génétique, BiogeniQ utilise l’information la plus précise et vise à rendre accessibles des conseils et traitements qui correspondent à chacun. La compagnie croit que chaque patient doit être vu comme « unique plutôt que comme une statistique. »
Un outil, une aide serait donc judicieuse afin d’apporter un support à ses médecins, afin qu’ils puissent proposer une médication et un suivi plus personnalisé des patients.
Tout de suite intrigué par ce concept innovant, Le Délit a décidé de faire part de ses interrogations à Etienne Crevier, histoire d’avoir de plus amples informations quant au nouveau concept montréalais.
Le Délit : Vos tests marchent pour analyser notre génétique. Le même test est-il réalisé pour différents types de problèmes ? Un profil pharmacogénétique Cancer prend-il en compte le même type de données qu’un profil pharmacogénétique Dépression ou encore Nutrition ?
BIOGENIQ : Nous analysons des gênes bien précis pour les médicaments et pour l’alimentation. Le processus est néanmoins le même en termes d’analyse. On utilise de la salive pour effectuer celle-ci. Toutefois, les gènes ne sont pas les mêmes pour les résultats de nutrition et de médicament, par exemple.
Le Délit : Être malade ou simplement en mauvaise forme au moment du test fausse-t-il le résultat de l’analyse d’ADN ?
BIOGENIQ : Aucunement, l’ADN en lui même ne change pas. Que ce soit un rhume ou une prise de médication.
Le Délit : Après le test, et part la suite l’instauration du plan d’action, y a‑il un suivi régulier de la personne testée ou non ?
BIOGENIQ : Il y a une consultation incluse pour le profil nutrition. Il est possible d’avoir un suivi également, avec un coût supplémentaire. Pour la pharmacogénétique, il n’y a pas de consultation d’incluse. Toutefois, notre équipe peut répondre aux questions à tout moment.
Le Délit : Que faites-vous avec les données récoltées sur vos clients ? Les stockez vous ? Les données restent-elles réellement privées ?
BIOGENIQ : Les données sont stockées sécuritairement, sont et restent confidentielles. Nous ne vendons pas l’information des clients.
Le Délit : Au vu des révélations de wikileaks depuis plusieurs années, quelles sont les mesures concrètes que vous mettez en place pour protéger des données aussi sensibles, notamment auprès des gouvernements ? Si le gouvernement enquête sur quelqu’un, est-ce qu’il pourra avoir accès à leur base de données ?
BIOGENIQ : Notre contrat est très clair concernant la sécurité de l’information. Votre information vous appartient et ne sera en aucun cas divulguée. nous n’allons donner l’information à qui que ce soit.
Le Délit : Plusieurs sont en général suspicieux de ce genre d’entreprise. Certains mcgillois déclarent que cela ne leur déplairait pas de séquencer leur ADN, mais qu’ils veulent absolument le garder pour eux. Qu’avez vous à répondre à ces gens là ?
BIOGENIQ : Nous avons besoin de leur accord pour analyser leur ADN. Une fois que c’est fait, chaque patient peut partager l’information avec un professionnel de la santé ou autre. Nous ne partageons pas l’information sans l’accord du patient. Également, si le patient désire faire partie de notre recherche, celui-ci doit donner son accord. Le patient doit donc accepter le consentement à la recherche s’il le désire. Il n’y a aucun risque à avoir en termes de sécurité. Si vous voulez plus amples informations, notre CTO pourrait vous en parler plus longuement.
À l’avenir, il est possible que cette initiative devienne un outil indispensable au travail des médecins. À votre salive !