Pour Boris et Letty, qui n’étaient pas encore impliqués au bureau publicitaire en 1977, cette année conjure toutes sortes de souvenirs : une scène musicale effervescente et le succès des Sex Pistols pour l’un, et un parcours d’études tout juste amorcé pour l’autre, la tête pleine de rêves et d’aspirations académiques. Tous deux se rappellent le climat politique bouillonnant de l’époque, dont le mécontentement vis-à-vis de la représentation francophone à McGill, que certains souhaitaient transformer en institution complètement anglophone.
À cet égard, le lancement d’une édition francophone du McGill Daily joua sans aucun doute un rôle influent dans la représentation de la voix francophone sur le campus. Cette initiative rappelle l’importance du McGill Daily comme institution d’avant-garde, au diapason avec le climat politique, prête à consacrer ses ressources pour soutenir le développement du point de vue francophone sur le campus.
Au fil des années, ce projet a continué de grandir pour prendre une forme semblable à celle d’aujourd’hui : un conseil de rédaction complètement distinct du journal anglophone, qui réussit à travailler de façon harmonieuse et collaborative avec ses confrères du Daily, pour partager une perspective unique de l’actualité étudiante, locale, nationale et internationale. Cette croissance ne s’est pas fait sans défis : certaines années, le recrutement de collaborateurs et le maintien d’un conseil de rédaction s’est avéré difficile ; de plus, la production de contenu a grandement changé au fil des décennies, passant de plaques d’impressions à des fichiers numériques, sans oublier le développement du site web et du contenu multimédia.
Durant les dernières décennies, la composition du conseil de rédaction du Délit a évolué, reflétant le développement de la communauté étudiante internationale de McGill. Le conseil de rédaction représente une véritable célébration de la diversité francophone de McGill, et continue de produire du contenu unique et sophistiqué – et non pas une traduction directe du contenu anglophone, une perception erronée qui perdure depuis la création du Délit !
Au final, Le Délit demeure non seulement un point de rassemblement et d’échange pour les francophones, mais également (tout comme The McGill Daily!) une formidable école de journalisme pour la communauté de McGill et pour sa population francophone, soit 20% des étudiants. Plusieurs anciens ont poursuivi leur carrière médiatique dans des publications et institutions prestigieuses, Radio-Canada par exemple. Le bureau publicitaire de la Société des publications du Daily souhaite longue vie au Délit, et espère que son succès pourra inspirer l’apparition de médias étudiants dans d’autres universités, pour représenter des communautés et des voix qui seraient autrement laissées dans l’ombre.