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Le McGill Délit Français, une fenêtre sur McGill

Jeffrey Edwards : co-rédacteur en chef 1985–1986 du Délit et juge à la Cour supérieure du Québec. 

J’ai des souvenirs exceptionnels de mon passage au Délit (à l’époque Le McGill Daily français). Je me rappelle du partage des tâches et de la collaboration intense entre tous les membres de l’équipe.

Et quelle équipe ! Daniel Weinstock, plus tard professeur de philosophie (Université de Montréal) et maintenant de droit (McGill), Richard Latendresse (correspondant de TVA à Washington), Sophie Durocher (chroniqueuse-animatrice et passionnée de la culture québécoise) et tellement d’autres collaborateurs dotés d’immenses talents et venant de presque toutes les facultés.

À l’époque, le nom du journal n’était pas Le Délit. C’était The McGill Daily, Édition française. Nous avons francisé le nom du journal en ajoutant « Le » au début et « français » à la fin. Ce changement de forme faisait écho et marquait dans les faits un changement de fond.

L’équipe responsable du McGill Daily français était en effet devenue un regroupement distinct d’individus dédiés exclusivement à la production du numéro francophone. Le ou la « responsable » de « l’édition française » est devenu(e) le rédacteur ou rédactrice en chef d’une équipe comprenant des rédacteurs distincts en matière culturelle, politique et autres domaines pour le journal de langue française. Autre développement : le numéro francophone comprenait dans ses pages son propre bloc technique. 

Nous nous considérions une fenêtre de McGill sur la société québécoise et du même coup, une fenêtre du Québec francophone sur l’université. Fiers de notre appartenance à la Presse étudiante du Québec, et branchés sur le monde francophone d’ici et d’ailleurs, nous faisions état des actualités politiques et culturelles pouvant intéresser les étudiants de McGill.

Quel lieu de stimulation intellectuelle et d’apprentissage ! En plus de la planification du journal, notre pain quotidien était fait de débats d’idées et de société.

Et on apprenait de tout : le métier de journaliste et celui de réviseur de textes, la gestion avec peu de ressources, la mise en page, le travail sous pression et l’accommodement des approches de chacun, ainsi que le respect des dates de tombée qui nous imposaient des choix ultimes et de l’efficacité.

J’ai particulièrement apprécié l’apprentissage de deux habiletés inhérentes au journalisme que j’utilise encore régulièrement : la synthèse et la vulgarisation. J’y ai recours dans le but de rendre des jugements clairs et donc à la portée de tous.

Hormis le contexte particulier, je me garderais, en raison de mes fonctions actuelles, d’employer une certaine formule de souhait. Mais ici, c’est tout à fait approprié : longue vie au Délit ! 


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