C’est donc une nouvelle année universitaire qui (re)commence. Un recommencement aussi au sein de notre journal hebdomadaire – le quarantième, pour être plus exacte. Nouvelle année, nouvelle équipe, nouveaux enjeux. Néanmoins, certains principes résistent à l’été, ceux qui reflètent un mandat, une identité. Il y a de cela quarante ans, Le Délit naquit dans les pages de nos confrères du McGill Daily. Une naissance qui fit couler l’encre et qui propulsa notre jeune journal (qui ne consistait, à l’époque, que de quelques pages) dans le monde du militantisme. Une naissance difficile, évoquée par ce nom qui nous est, à présent, si cher. Ni les mères d’élèves irrités, ni l’administration ne put stopper l’avancée du Délit, qui prônait entente et collaboration dès le premier édito.
« Nous croyons que la promotion du français ne doit pas être seulement l’objet d’une résistance ou d’une protection, mais elle doit plutôt être conçue comme une contribution et un apport nécessaire et souhaitable. » extrait du mandat du Délit
Le Délit, c’est d’abord le seul journal francophone de McGill. Par francophone, nous entendons à la fois un journal en langue française, mais aussi une volonté de promouvoir les intérêts de la minorité francophone du campus. Cette francophonie est d’ailleurs, pour certains d’entre nous, une des raisons qui nous mena aux berges du Saint-Laurent. Au sein de ce campus ou les nationalités et les cultures de chacun varient, il ne nous reste que la francophonie. Le Délit l’honore en créant et en maintenant ce forum de découverte et d’échange ; découverte et échange de sentiments et d’opinions variées dans notre section Société, de sens et de sensibilité dans nos pages Culture, de nouveautés et de nouvelles dans nos pages Actualités et Innovations.
« Une presse libre et indépendante est un élément indispensable d’un campus démocratique. »
extrait du mandat du Délit
Enfin, Le Délit, c’est surtout un journal étudiant qui a la chance d’être indépendant. Une possibilité unique de traiter des sujets de notre choix et d’offrir un espace au dialogue, où les pensées et les témoignages les plus différents cohabitent. Le Délit ne cherche pas à transmettre une vision du monde particulière, si ce n’est celle de donner une voix à des points de vue divergents, voire parfois aux antipodes, dans la mesure où aucune opinion n’incite directement à la haine de l’autre et s’inscrit dans un contexte de respect et de véracité.
Cette année, c’est l’année de nos quarante ans, mais aussi celle de notre référendum quinquennal. Référendum sur la cotisation étudiante (6 dollars par semestre et par étudiant) qui finance les opérations non seulement de notre journal, mais aussi celles de notre homonyme anglophone le Daily. Ce vote, qui aura lieu ce semestre, déterminera la survie de cette presse libre, indépendante et indispensable.
À l’aube de cet anniversaire, il semblerait que quarante ans n’aient pas suffi à diluer la ferveur de ce journal et de son équipe. La presse étudiante est toujours bien présente à McGill et j’espère qu’à l’issue de ce référendum, il en sera toujours de même.
Au plaisir de rester pour vous une contribution et un apport nécessaire et souhaitable pour les quarante ans à venir.