Denis Coderre, maire de Montréal, a fièrement dévoilé les nouvelles armoiries de la ville, le 13 septembre dernier, aux côtés de Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador.
Ce nouveau drapeau comprend un pin blanc placé au centre, afin de symboliser les communautés autochtones qui étaient absentes des symboles montréalais jusque-là.
Un peu d’histoire
Les premières présences autochtones à Montréal remontent à plus de 4000 ans. C’est la plus ancienne population humaine à s’être établie dans la région. Cependant, lorsque les armoiries de la ville ont été créées en 1833 dans le but de représenter l’essence des peuples fondateurs, les Premières Nations n’avaient plus de présence permanente en ville.
Les quatre principales populations qui composaient Montréal à ce moment étaient les Anglais, représentés par la rose de la maison Lancastre, les Écossais par le chardon, les Irlandais par le trèfle et la croix héraldique pour rappeler que Ville-Marie fut fondée comme une ville catholique.
Un nouvel emblème
Il s’agit du premier symbole autochtone à s’imprimer sur le drapeau, puisque les autres emblèmes ont tous des origines européennes. Ghislain Picard s’est réjoui de la nouvelle, puisque cela témoigne de l’importance de la contribution des Premières Nations dans ce que Montréal est devenue.
Le choix du symbole fut difficile, puisqu’il était nécessaire d’illustrer la dizaine de nations autochtones du Québec. Le choix se porta finalement sur le pin blanc, symbolisant l’arbre de vie en cosmologie iroquoise.
D’ailleurs, c’est bel et bien cet espèce d’arbre qui fut utilisé pour symboliser la Grande Paix de 1701, marquant la détente dans les relations entre les peuples autochtones et les habitants de la Nouvelle-France d’origine européenne.
Vers un rapprochement ?
Pour le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, « Les axes sont [enfin] alignés pour un renouveau entre nos peuples », c’est-à-dire entre autochtones et Canadiens.
Il est intéressant de souligner que la date de l’inauguration des nouvelles armoiries concorde avec les 10 ans de l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Celle-ci n’a été signée qu’en 2010 par le gouvernement Harper, et il a fallut attendre que le Premier Ministre Trudeau arrive au pouvoir pour qu’il demande à ses ministres de la mettre en œuvre, afin qu’Ottawa s’appuie sans réserve sur cette déclaration.
C’est probablement à cause de cette mise en œuvre tardive que les organisations autochtones sont restées sur leur faim en ce qui concerne les applications de la Déclaration. Cependant, le gouvernement actuel semble plus enclin à faire avancer les choses, surtout avec la volonté d’abroger la Loi sur les Indiens, ce qui pourrait renforcer les relations intercommunautaires.