Le Délit (LD): Pouvez-vous nous en dire plus sur le projet de la Ligne Rose, présenté par Valérie Plante la semaine dernière ?
Jazib Sharifan (JS): Oui, on en est très fiers ! La dernière ligne de métro construite à Montréal date de trente ans, et aujourd’hui plusieurs secteurs de la ville sont assez mal desservis, notamment Montréal-Nord. Notre projet prévoit la construction de 29 stations pour lier ces zones au centre-ville et encourager les transports en commun, afin de réduire la congestion de voitures. C’est un projet très audacieux.
LD : Est-il vraiment réalisable dans le laps de temps qu’a annoncé Mme. Plante hier (en 2028) alors que l’extension de la Ligne Bleue a été repoussée à 2021 ?
JS : C’est un projet qui prendra du temps. On espère qu’entre temps la construction de la Ligne Bleue sera terminée, mais dans tous les cas, il faut absolument commencer maintenant. Il est notamment impératif d’aider les étudiants, qui n’ont pas tous la chance d’habiter en centre-ville. L’une des priorités de Projet Montréal est d’améliorer les transports en commun.
LD : De nombreux étudiant·e·s se déplaçant à vélo, pouvez-vous expliquer votre projet de créer un « réseau express » pour les vélos, notamment après la mort tragique du jeune cycliste Clément Ouimet ?
JS : La sécurité de ces voies là est primordiale. Nous comptons augmenter de 140km les voies de bicyclette, à raison de 35km par an. Nous avons aussi prévu de créer 7 axes majeurs à Montréal et de les rendre sécurisés et séparés du trafic. Nous voulons également augmenter le nombre de stations BIXI, et prévoyons aussi la création d’une carte de transport unique à tous les transports en commun. C’est important pour une ville comme Montréal qui est très attirante pour les cyclistes.
LD : Projet Montréal a dans son programme tout un volet sur la thématique du harcèlement de rue. Pouvez-vous élaborer ?
JS : Plusieurs détails vont sortir au cours des prochaines semaines, donc je ne veux pas en dire plus. J’ajouterais simplement que nous croyons vraiment qu’il faille mieux former la police afin d’intégrer les officiers dans la communauté pour garantir la sécurité de cette dernière.
LD : McGill accueille beaucoup d’étudiants étrangers, qui ne s’intéressent pas forcément à la politique municipale. Avez-vous des idées pour mieux engager la jeunesse dans la vie politique locale ?
JS : Pour moi et pour le reste du Projet Montréal, l’implication des jeunes est très importante. On l’a démontré notamment par le fait qu’un tiers des candidat·e·s que nous avons présenté·e·s ont moins de 40 ans. Si on arrive à toucher les jeunes, on sent qu’ils veulent s’impliquer. Il faut leur laisser une voix dans les organismes communautaires. Nous nous engageons également à avoir plus d’interactions avec les jeunes, avec des soirées de jeunesse, par exemple, pour voir quels enjeux les intéressent, et de voir comment la politique municipale peut y répondre. De plus, Projet Montréal est en train de se doter d’un chapitre jeunesse afin d’être en contact direct avec ces derniers.
LD : Quels sont vos projets en ce qui concerne la gestion des chantiers, les travaux publics étant une préoccupation pour de nombreux·ses Montréalais·e·s ?
JS : C’est sûr qu’une meilleure coordination et gestion des chantiers sont des choses que nous prenons très au sérieux. La planification n’est actuellement pas bien faite, nous devons régler ça. Il faut aussi plus d’inspecteurs pour s’assurer de la qualité des travaux, mais aussi pour assurer que les impacts négatifs sur les résidents soient réduits. On espère pouvoir changer l’idée que le cône orange soit devenu le symbole de Montréal.