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Klô Pelgag, constellation poétique

Chaque semaine, Marine laisse vibrer les notes d’un nouvel artiste.

Courtoisie de www.klopelgag.com

Klô Pelgag, de son vrai nom Chloé Pelletier-Gagnon, est une jeune artiste brûlante de vie et de poésie. Originaire de Sainte-Anne-des-Monts en Gaspésie, elle apporte depuis une dizaine d’années son univers décalé à une scène musicale québécoise francophone bouillonnante de nouveaux talents. 

Synesthésie musicale

Klô Pelgag marque par sa poésie aux accents surréalistes. L’auteure compositrice joue des images sonores et visuelles, et révèle une maîtrise musicale impressionnante, tout en aisance et en fluidité. Ses deux premiers EPs, parus en 2013 (L’Alchimie des monstres) et 2016 (L’Etoile thoracique) lui ont valu, à de nombreuses reprises, la reconnaissance de l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ). Seule sur scène ou accompagnée d’une dizaine de musicien·nes, Klô Pelgag invite celui·celle qui l’écoute à toucher du bout des oreilles un univers fantastique où se croisent et s’entremêlent les êtres du vivant. Elle évoque la nature, les animaux, les étoiles, et le corps qu’elle décrit comme « le plus glorieux sarcophage ». Klô explore le monde avec ses sens et traduit son expérience en musique. À l’écoute de ses morceaux, on a froid, on brûle, on a envie d’aimer. Sur ce doux méli-mélo de métaphores organiques et de figures enfantines frôlant l’absurde, on se sent vivre. 

Hypnose de justesse et de liberté 

Klô Pelgag rugit sans rougir. Elle fascine par sa facilité déroutante à jongler d’une octave à l’autre. À l’épreuve du concert, sa justesse séduit. Accompagnée par un ensemble de cordes riches (guitare, violon, violoncelle et contrebasse) ou bien dans un piano-voix brut, elle hypnotise et distant le temps. En trame de ses morceaux, déclinée à la fois dans ses paroles et ses choix instrumentaux et scénographiques, on trouve une vraie liberté. Véritable femme caméléon, l’artiste laisse libre cours à son imagination et accorde toute son importance à la transcription visuelle de son monde. Elle joue ainsi en live sur fond d’une cage thoracique immense à l’intérieur de laquelle un cœur XXL s’illumine au rythme de sa voix. Dans le clip de Samedi soir à la violence, Klô arpente le vestiaire d’une piscine vide dans une combinaison de pyjama avec organes apparents. La chanteuse qui n’aspire pas à faire de la variété pour remplir le centre Bell brouille les règles de l’esthétique et ose prendre le risque. 

La musique de Klô Pelgag est à son image : une performance musicale à la fois maîtrisée et terriblement déjantée, et des mélodies qui détournent les sens et appellent au voyage du côté des étoiles. 


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