C’est sous un ciel dégagé et un froid mordant qu’une trentaine de personnes se sont rassemblées ce lundi 29 janvier devant le bâtiment de la Faculté d’arts de l’université. Le rassemblement, organisé par le comité McGill Anti-Raciste qui vise, entre autre, à promouvoir et partager différents évènements en lien avec la lutte contre le racisme et autres formes d’intolérance, a été partagé sur Facebook sous le nom Nous refusons d’oublier. Il visait à commémorer les victimes de l’attentat qui a frappé le Centre culturel islamique de Québec le 29 janvier 2017.
Commémoration et action
Selon Ehab Letayef, les principaux buts de ce rassemblement étaient, d’une part, de commémorer les évènements tragiques survenus l’an dernier et, d’autre part, de lancer un message d’opposition face à l’islamophobie.
Refusant de cibler le Québec en particulier, M. Letayef pense « qu’il y a de l’islamophobie au Canada en général ». Il était possible de voir différentes pancartes tenues par les personnes présentes, dont une imprimée en plusieurs exemplaires indiquant : « Commémorons le massacre du 29 janvier au Centre culturel islamique de Québec ». D’autres pancartes disaient également « Contre le racisme anti-musulman » et « Combattons l’islamophobie ». Certains écriteaux affichaient les portraits des six victimes de l’attentat. Un hommage leur a d’ailleurs été rendu lorsque qu’un moment de silence a été partagé après qu’Ehab Letayef ait rappelé les noms des disparus. L’intervenant a également évoqué la mémoire des personnes dont la vie a été bouleversée après avoir été grièvement blessées le soir de l’attaque.
Journée contre l’islamophobie
La question de faire du 29 janvier une « Journée nationale du souvenir et d’action contre l’islamophobie » tel que proposé par le Conseil National des Musulmans Canadiens (CNMC, ndlr) au premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a fait couler beaucoup d’encre en janvier. Le premier ministre du Québec Philippe Couillard ainsi que la Coalition Avenir Québec et le Parti Québécois s’étaient positionnés contre pour diverses raisons.Différents intervenants sur place se sont prononcés en faveur de l’instauration d’une telle journée, et l’un d’eux, qui a expliqué son souhait de voir « des commémorations officielles contre le racisme créer un sentiment dans la culture mainstream québécoise, un filon, qui reconnait qu’il y a de la discrimination et du racisme au Québec et qu’il faut s’engager pour que [tous] soient traités de manière égale ».
L’impact de l’évènement
Environ une dizaine de minutes après le début de l’évènement, Ehab Letayef a pris la parole devant la foule pour affirmer l’importance de l’évènement en réitérant sa pertinence, et ce « même s’il n’a pas des allures grandioses ».
L’attentat n’a pas touché uniquement la communauté de Québec, de Montréal ou du Québec en général, mais a aussi trouvé écho auprès des nouveaux venus. « Je suis nouvellement arrivé à Montréal alors je ne peux pas parler pour toute la communauté de Montréal et du Québec », a expliqué un intervenant. « Je voulais exprimer ma solidarité [contre] ce que je crois être un phénomène qui dépasse le cadre local. ».
Un évènement de commémoration de l’attentat organisé par les différentes associations musulmanes mcgilloises a également eu lieu plus tard dans la même journée.