Le jeudi 1er février marquait le début du Mois de l’histoire des Noirs 2018. Une conférence suivie d’un cocktail au Faculty Club a lancé la deuxième édition du pan mcgillois de cet événement. Cette année, le Mois de l’histoire des Noirs à McGill est organisé conjointement par le SEDE (Social Equity and Diversity Education, ndlr) et le BSN (Black Student Network, ndlr).
Résistance
Pour l’édition 2018, le Mois de l’histoire des Noirs à McGill a pris le thème de la résistance.
« Nous avons choisi la résistance comme thème puisque [résister] est quelque chose qu’il est nécessaire de faire compte tenu des barrières auxquelles nous faisons face. La résistance signifie aussi la possibilité de surmonter [ces obstacles]», a souligné Chanelle Dallas, organisatrice de l’événement.
Selon Chanèle Couture, une autre membre de l’équipe organisatrice, les différents événements sont des moments de célébration. Ses propos sur l’importance de surmonter les obstacles font échos à ceux de sa collègue : « C’est également pour rapprocher la communauté puisque je trouve qu’on est assez dispersés sur le campus, alors je trouve que c’est beau de rassembler les gens au cours du mois », a‑t-elle ajouté.
Histoire de l’esclavagisme
La liste des conférencier·e·s pour l’ouverture du Mois de l’Histoire des Noirs à McGill comprenait notamment Rachel Zellars, diplomée d’un doctorat de la faculté d’Éducation en 2017, et Robyn Maynard, autrice du livre Policing Black Lives. Comme indiqué sur le site Internet de l’écrivaine, elle y retrace l’évolution des violences étatiques contre les Noirs de la période de l’esclavage jusqu’à aujourd’hui, en passant par une critique du racisme systématique.
Malheureusement, cette dernière n’a pas pu être présente à l’événement pour des raisons de santé. L’évènement a toutefois poursuivi normalement son cours avec un exposé sur l’histoire de l’esclavagisme au Canada et au Québec offert par Rachel Zellars.
La conférencière a notamment comparé les situations de la traite d’esclaves au 18e et 19e siècles au Canada et aux États-Unis en expliquant les dessous de ce qu’elle nomme le pushing system, une prolifération de l’usage de la torture pour augmenter la production, notamment dans l’industrie du coton. « Entre 1801 et 1860, le pushing system a fait augmenter 130 fois la production de coton aux États-Unis.», a‑t-elle précisé.
L’ancienne doctorante de McGill a également décrit les spécificités de l’Histoire de l’esclavage au Canada en évoquant notamment comment certain·e·s loyalistes se sont battus pour préserver le droit de posséder des esclaves dans ce qui était à l’époque une colonie britannique. Elle a toutefois mentionné que l’importance de la traite était moins importante au Canada qu’aux États-Unis, mais qu’il y avait également un manque de documentation par rapport à l’évolution des prix des esclaves au Canada.
Le Mois de l’Histoire des Noirs 2018 à McGill se poursuivra durant tout le mois de février.