Un consensus semble régner chez les médecins résidents du Québec : 97.7% d’entre eux·elles ont voté en faveur de la grève afin de remettre en cause leurs conditions de travail. Le dernier évènement similaire remonte à 2011.
Les médecins résidents sont des internes rémunéré·e·s au sein des hôpitaux de la province dont la formation touche à sa fin. Les années en tant que médecins résidents peuvent varier allant de deux ans pour les médecins de famille à sept ans pour certaines spécialisations. Il y a aujourd’hui 3 600 médecins résidents au Québec.
Rémunération trop basse
La hausse de leur temps de travail proposée par le gouvernement et de faibles salaires sont les principaux éléments déclencheurs de ces contestations. En effet, le gouvernement voudrait que les médecins résidents repassent à des tours de garde obligatoires de 24 heures soit 6 heures de plus que ce qui avait été négocié en 2011. Les médecins résidents affirment avoir déjà des semaines extrêmement chargées qui tournent en moyenne autour des 72 heures hebdomadaires auxquelles il faut ajouter le temps de préparation aux examens.
De plus, les médecins résidents se plaignent de leur salaire qu’ils ne considèrent pas assez élevé. Ils souhaitent que leurs revenus atteignent des niveaux comparables à ceux des infirmières praticiennes spécialisées, soit une augmentation de 27%. Une telle hausse leur permettrait, aussi, d’égaler la moyenne nationale.
Les médecins résidents affirment avoir déjà des semaines extrêmement chargées qui tournent en moyenne autour des 72 heures hebdomadaires
Qu’en dit le gouvernement ?
Selon le gouvernement, la hausse salariale de 27% réclamée est trop élevée rappelant au passage qu’il fut un temps où les médecins résidents n’étaient même pas rémunéré·e·s. Depuis, la demande de hausse de salaire a été revue à la baisse et est désormais de 17%. Le ministère de la santé propose quant à lui une augmentation calquée sur l’inflation, soit « 5,5% sur 5 ans » d’après Le Devoir.
Les conséquences ?
Quoi qu’il arrive, les médecins résidents sont tenus de continuer à travailler, leur profession obéissant à la loi sur les services essentiels qui dit qu’«un salarié qui a cessé d’exercer ses fonctions en raison d’une grève doit, à compter du même moment, retourner au travail selon son horaire habituel ».
Christophe Lemieux, président de la Fédération des médecins résidents du Québec, affirme ainsi que « ce seront des moyens progressifs qui ne vont pas affecter les soins aux patients ». Les menaces de grêves toucheraient donc le même domaine qu’en 2011, c’est-à-dire l’éducation. Les médecins résidents pourraient ainsi cesser d’enseigner aux étudiant·e·s en externat. Affaire à suivre.