En ce jour de Saint-Valentin, c’est un véritable message d’amour, de pardon et de paix que voulaient transmettre tou·te·s ces intervenant·e·s : une preuve d’amour à l’égard de toutes ces femmes autochtones battues, violées, enlevées, ou tuées, pour leur prouver que non, elles ne sont pas oubliées. C’est avec beaucoup d’émotion qu’une à une, des femmes sont intervenues, des personnes ayant perdu des membres de leur tribu ou ayant elles-mêmes failli être enlevées.
Des intervenant·e·s ont pris la parole tour à tour pour témoigner, chanter, prier, lire des poèmes ou des lettres, mais surtout pour faire réagir, pour amener à « ouvrir les cœurs et les esprits ». Cet évènement était un appel à protéger ces femmes autochtones, à élever les voix pour les aider car « les femmes sont fortes lorsqu’elles ont une voix ». L’une des intervenantes a demandé à tous les hommes de la salle de jurer qu’ils protégeraient les femmes et qu’ils s’opposeraient à la violence. Quant aux femmes, elles ont affirmé être sacrées, et mériter d’être en sécurité : « J’avais besoin d’entendre ça » a‑t-elle conclu, le sourire aux lèvres.
Un véritable problème sociétal
Lors de la prière qui ouvrait la commémoration, l’organisatrice a rappelé que la Mère Nature avait créé un monde harmonieux où tout élément respecte son rôle, tous sauf l’homme à qui la seule tâche d’aimer avait été donnée.
De nombreuses intervenantes ont dénoncé une société qui ferme les yeux sur ce problème et un gouvernement inactif : « notre société marginalise ces femmes autochtones, les stéréotype et ne les considère pas comme des personnes : c’est la raison pour laquelle la situation persiste ». Ainsi, plutôt que de faire confiance aux forces de police, ces femmes les redoutent et considèrent cette institution plus comme une menace.
Témoignage
Jessica, une jeune femme qui consacre son temps à s’occuper de ces femmes dont les dossiers sont délaissés par les bureaux de police, s’est exprimée sur la question, révoltée : « Ces femmes sont inspirantes, et en tant que société nous pourrions faire tellement mieux ». Le gouvernement a les moyens de protéger ces femmes, de leur offrir une meilleure vie et c’est le rôle de la société, de faire pression sur ses représentants, rappelle encore Jessica.
Comment changer la situation ?
Une des femmes a affirmé que « Vous ne pourrez jamais comprendre tant que vous n’aurez pas ma couleur de peau ». Une jeune étudiante soutenait qu’il était temps d’arrêter de cacher ce qu’il arrive à ces femmes, de mettre un terme à ce qui advient depuis maintenant trop longtemps, et d’éduquer les gens pour que ces femmes puissent vivre en paix sur leur territoire, et non dans une situation que l’on pourrait presque qualifier de colonialisme.
L’organisatrice conclut en disant « Nous ne sommes pas de mauvaises personnes, nous ne méritons pas d’être battues et de mourir ». Globalement, la réunion fut un succès d’audience.