De nombreux cas de dopage font les manchettes depuis le début des Jeux olympiques de Pyeongchang. Le premier athlète puni étant le japonais Keo Sati, patineur de vitesse contrôlé positif à l’acétalozamide, un produit qui masque la détection de sub- stances dopantes. Du côté russe, le curleur Alexandro Krusinitsky ayant remporté la médaille de bronze dans la catégorie double mixe a été contrôlé positif au meldonium, une substance jugée illicite par l’Agence Mondiale Antidopage depuis 2016.
Concernant le japonais Keo Sati, ce dernier a été contrôlé pour l’usage d’un produit diurétique qui masquerait les traces de dopage mais aucune substance dopante n’a été détectée, ainsi la décision du tribunal laisse des interrogations quant à son renvoi du village olympique quatre jours après le début des Jeux. Il est donc normal de se demander si le dopage est acceptable dans certaines situations ?
La théorie du complot
En effet, la Russie est le pays ayant remporté le plus de médailles aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014 face à la Norvège, les États-Unis et le Canada. Il n’est pas impossible de penser que l’athlète Krushelnitsky est la cible d’un complot de la part d’un ou plusieurs ennemis politiques de la Russie étant donné que la Russie avait ramené 29 médailles aux Jeux de Sotchi de 2014 et que le curling n’est franchement pas le sport où il serait le plus stratégique de se doper volontairement.
Les dirigeants russes du curling soutiennent cette théorie en ajoutant que la contamination des aliments et breuvages de l’athlète est une piste très sérieuse. Dans une ère de dénonciation, les dirigeants affirment qu’il serait plus que temps d’attribuer des goûteurs à chaque athlète afin de lutter efficacement contre une pratique « honteuse ». Un athlète n’est pas toujours maître de lui-même ; la prévention contre le dopage involontaire est essentielle quand certains athlètes peuvent être dopés à leur insu par leur médecin, entraineur ou toute personne les accompagnant dans leur parcours.
Le chemin de la droiture
De plus, le pays le plus concerné par le dopage, à savoir la Russie, a payé sa part de responsabilité. La Russie s’est honorable- ment engagée à verser 15 millions de dollars au Comité international olympique (CIO, ndlr) en 2017 afin de permettre « le développement des systèmes antidopage et la facilitation de la coopération entre le CIO, l’Agence mondiale antidopage (AMA, ndlr) et les fédérations sportives internationales », ce qui laisse imaginer la politique stricte menée à l’égard de toute forme de dopage en Russie. Ce n’est pas la coureuse du 800m, Yuli Stepanivi, aujourd’hui exilée aux États-Unis avec son époux, ancien contrôleur de l’agence russe antidopage ayant révélé le système de dopage organisé en Russie, qui pourra dire le contraire. Rappelons aussi que la Russie est en attente de la décision de la commission exécutive de lever ou non la suspension du comité olympique russe (ROC, ndlr) qui à ce jour n’a pas encore été annoncé par le Comité international olympique.
En attendant la décision du Comité olympique, n’oublions pas la célèbre citation de Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux olympiques modernes : « Le plus important aux Jeux olympiques n’est pas de gagner mais de participer, car l’important dans la vie ce n’est point le triomphe mais le combat ; l’essentiel, ce n’est pas d’avoir vaincu mais de s’être bien battu »