Le parcours du duo français débute en banlieue parisienne. Clara Cappagli et Armand Bultheel se rencontrent à l’école des Beaux-Arts de Cergy, et le projet Agar Agar, du nom de la substance sucrée qu’Armand donne à manger aux fourmis qu’il élève, commence en 2015. Leur premier EP Cardan sort un an plus tard chez le label indépendant Cracki Records.
Cadences entêtantes
Les morceaux d’Agar Agar ont la moiteur grisante des fins de soirées à l’atmosphère enfumée. Une ligne de basse énergique, des kicks secs, et des synthétiseurs qui ondulent, l’instrumentale des morceaux du duo est plutôt sobre. Prettiest Virgin, un des premiers morceaux du groupe, débute par un riff de clavier enivrant, et délivre le récit faussement naïf d’une soirée style bal de promo trempé dans la synth-pop des années 80. La progression musicale s’organise ensuite en une synthèse additive minimaliste qui va crescendo et qui vient remarquablement compléter la partie vocale. Dans un processus de composition imbriquée, le duo utilise la voix de Clara comme un instrument à part entière. Dans I’m That Guy, la chanteuse joue sur la fine frontière entre le chant extatique et le parlé désinvolte dans un savant exercice d’équilibrisme vocal.
Des opposés qui ensorcèlent
Sur scène, Clara et Armand sont deux pôles d’énergie. Lui, aux machines, est impassible et concentré, tandis qu’elle captive la salle avec humour et théâtralité. Sa voix puissante, ou peut-être son léger accent français qui rappelle celui de Soko, semble défier l’auditoire. À deux, Agar Agar livrent une performance magnétique, tout en maîtrise et en simplicité. Le clip surnaturel de leur dernier single Fangs Out est une aventure nocturne en réalité virtuelle où se mêlent les cris de loup et les rythmiques brutes. Poétique et futuriste, il illustre en trois dimensions un morceau aux sonorités oniriques.
Avec ses notes capiteuses et vibrantes, le duo Agar Agar apporte librement son coup d’éclat à la French Touch, tous crocs dehors.