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La jeunesse politique québécoise – Québec solidaire

À la rencontre des jeunes membres des principaux partis politiques du Québec.

Antoine Milette-Gagnon | Le Délit

Nataël, 24 ans, est membre de Québec solidaire (QS). Candidat à la maîtrise en Science politique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Le jeune militant explique que son implication politique a commencé dans les mouvements sociaux plutôt que dans les partis politiques formels, notamment pendant le Printemps érable en 2012. « C’est là que je [me] suis rendu compte que presque tout est politique en fait. L’éducation, c’est politique, son mode de financement, tout ça, c’est fait par l’état, etc. » À partir de 2015, après avoir suivi le Front commun du secteur public, Nataël a commencé à s’impliquer dans les mouvements syndicaux, notamment pour la mise en place d’un salaire minimum à 15 dollars de l’heure.

Le jeune militant a commencé chez Québec solidaire lors des élections générales québécoises de 2014. Il a fait du bénévolat —passage de tract, porte-à-porte— pour QS dans la circonscription de Sainte-Marie-Saint-Jacques, représentée par la députée solidaire Manon Massé. Toutefois, le jeune membre considère avoir commencé à devenir réellement actif dans le parti à partir de 2016 dans le but de faire adopter la revendication du salaire minimum de 15 dollars de l’heure. C’est à ce moment que les liens avec le parti se sont vraiment formés. « En 2014, j’étais là parce que j’aimais bien le parti et les idées. [À partir de 2016] c’est un lien direct entre mes motivations et mes actions. Je vois l’impact en dehors des partis politiques, je le vois [aussi] à l’intérieur, je vois le potentiel », narre-t-il.

Chez Québec solidaire, et contrairement aux autres principaux partis politiques au Québec, il n’y a pas d’aile-jeunesse à proprement parler. « Les raisons à l’origine, [c’était] d’inclure tout le monde sur un même pied d’égalité. Je pense que ce n’était pas une question de mettre les jeunes dans un canal à part au sein de leurs propres organisations », explique Nataël. S’il considère que cette structure est bonne, il croit tout de même qu’elle représente des défis pour le parti. « À Québec solidaire, c’est un défi parce que c’est une conciliation étude-travail, [voire] famille. […] C’est vraiment l’intégration des jeunes sur les instances qui est le défi le plus important, question de disponibilités et de réalités. […] Peut-être qu’avoir une aile-jeunesse permettrait d’avoir des structures plus adaptées pour les jeunes, mais en ce moment, je ne suis pas convaincu que ce soit complètement nécessaire. »

Par rapport à l’implication des jeunes en politique d’un point de vue plus général, Nataël estime que les jeunes générations —dont les milléniaux— sont amenées à prendre de plus en plus de place au sein de la société. « Les partis politiques peuvent se faire élire sans les jeunes, mais c’est difficile et ça le devient de plus en plus. Pour faire un parallèle avec les swing-states aux États-Unis, ça devient un peu une génération swing. […] Je pense qu’on a une vision qui a été perdue. J’ai l’impression que nos parents ont perdu la fibre d’un projet de société. En 2012 c’était flagrant : on disait qu’[au sein de] notre génération, nous étions tous des égoïstes, que nous n’étions pas capables de s’organiser ou de penser aux autres. […] Mais on a prouvé qu’on est la génération qui a créé le plus gros mouvement social de l’histoire du Québec dans lequel il y avait un projet de société en rupture avec la tendance générale », développe-t-il.

Questionné sur la manière dont les jeunes se sentent représentés par les politiciens, Nataël croit que les nouvelles générations se sentent assez mal représentées. « Je sens qu’il y a beaucoup de cynisme, mais c’est relatif au fait qu’il y a un cynisme qui est généralisé. […] Mais il y a également des actions extra-parlementaires, des manifestations, etc., qu’il n’y avait pas dans les autres générations. Les nouvelles générations ont d’autres modes d’action. Cela ne traduit pas nécessairement le fait qu’on rejette complètement la politique électorale, mais je pense que c’est parce que ce n’est pas le seul véhicule politique. »


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