Philippe est président régional de Montérégie-Est de la Commission-jeunesse du Parti libéral du Québec (PLQ). Âgé de 22 ans, il complète une majeure en Science politique et une mineure en Langue allemande à l’Université McGill. Le jeune militant explique que son intérêt pour la politique est tout d’abord venu d’un intérêt pour l’actualité publique dès le secondaire. C’est toutefois lors de la course à la chefferie du PLQ en 2012 que Philippe s’est impliqué pour la première fois au sein du parti. « Ça m’a laissé une impression forte. […] Ça a confirmé mon idée comme quoi on pouvait la vivre, l’actualité politique. »
Le jeune militant croit que l’implication des jeunes en politique, au-delà d’un « bon slogan » de campagne, est nécessaire et à l’avantage de ces derniers. « J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de jeunes qui s’impliquent en politique en disant : ‘On va révolutionner les choses, on va tout changer.’ […] Les jeunes peuvent amener de nouvelles idées à la classe politique qui est là depuis longtemps, mais aussi de nouvelles connaissances, par exemple l’analyse de donnée. », explique-t-il. Toutefois, il nuance en disant que c’est un échange « dans les deux sens » : « C’est un bon levier pour les jeunes d’apprendre des personnes qui ont été là avant. […] On n’est pas les premiers à vouloir changer le monde. […] Il y en a qui se sont plantés. Toi tu peux prendre [leurs] conseils ».
Plus spécifiquement au PLQ, Philippe estime que les jeunes y sont bien représentés. « Une chose que la Commission-jeunesse aime bien répéter, c’est qu’on est probablement l’aile-jeunesse la plus puissante au Québec, au Canada, voire en Amérique du Nord. […] Les gens de la Commission-jeunesse disent ça parce que [les jeunes ont] 33% des votes, ce qui est assez énorme lorsqu’on fait les politiques du parti. Ce qui est assez particulier, […] c’est que peu importe le nombre de jeunes présents aux congrès, le 33% reste. » Le jeune militant indique que cette proportion fixe du nombre de voix peut inciter plus de jeunes à s’impliquer en politique. « Il y a beaucoup de gens que j’ai réussi à impliquer au Parti libéral, parce qu’ils se disent : ‘C’est le parti au pouvoir, et les jeunes ont 33% [des votes au sein du parti], donc j’ai réellement une influence. »
Pour ce qui est des relations jeunes-seniors, Phillipe indique qu’elles sont généralement bonnes, les seniors ressentant une certaine fierté à voir une relève à leurs projets entamés. « Je pense qu’il y a une belle réception et une belle communication. Après, je pense que comme dans tout parti politique, il va y avoir des gens qui vont dire : ‘Pourquoi on donne tant de pouvoir [aux jeunes]?’ Je pense que le fait que notre structure nous donne tant de pouvoir mène à des critiques sur cette base-là. »
Tout en affirmant l’importance de l’implication des jeunes en politique, le jeune libéral constate également un déclin dans les intentions de votes. « L’une des raisons pourquoi l’on voit un déclin du vote, c’est que les générations votent moins que les anciennes. […] Les jeunes, du moins ces dernières années, sont plus difficiles à rejoindre. Par exemple, les gens ne peuvent pas aller faire du porte-à-porte dans les grosses tours d’appartement. Aussi, les jeunes sont souvent à l’université, ils sont stressés. Alors le ‘coût’ en temps pour aller voter a longtemps été élevé pour les jeunes. Mais récemment, des politiques ont été mises en place pour réduire le coût et pour pallier au manque de contact physique, notamment avec les réseaux sociaux. On peut voter sur les campus. Ultimement, j’espère que ces mesures vont permettre aux jeunes d’avoir un taux de participation similaire à ceux [qu’il y avait] avant. »