148 professeur·e·s de McGill ont signé une lettre ouverte envoyée à l’administration mcgilloise ce lundi. Cette lettre fait écho à celle envoyée mercredi dernier par l’Association des étudiant·e·s de l’Université McGill (AÉUM ou SSMU en anglais, ndlr) en soutenant la demande de l’Association étudiante de la mise en place d’une enquête indépendante sur le processus de gestion des plaintes pour harcèlement et violence sexuelle au sein de la Faculté des Arts. La lettre demande également que McGill « reconnaisse publiquement le fait que ce problème affecte toute la communauté de McGill et l’Université ». Dans la lettre, les professeur·e·s signataires indiquent également que « cela serait un manquement à notre devoir de ne pas unir nos voix à celles des étudiant·e·s ».
L’union fait la force
La lettre ouverte de l’AÉUM avait été envoyée le 4 avril dernier à l’administration visant à dénoncer le comportement abusif de certains professeurs de la faculté des Arts, et demandant une enquête indépendante sur le processus de gestion des plaintes. Une conférence de presse a eu lieu le lendemain lors de laquelle les enjeux de cette lettre ont pu être mis à plat. Or, depuis, l’administration n’a pas donné de réponse jugée suffisante et n’a pas témoigné d’une réelle volonté d’agir face aux allégations citées dans la lettre, selon l’AÉUM.
Mercredi 11 avril dernier, plus de 500 étudiant·e·s des Universités McGill et Concordia se sont réuni·e·s devant le bâtiment James de l’administration mcgilloise, dans le but de pousser l’administration à prendre des mesures concrètes. Des étudiant·e·s ont également pris la parole, afin de témoigner de leur expérience, ou dénoncer les supposés professeurs et appeler à prendre des mesures pour remédier à la situation.
Connor Spencer, vice-présidente (v.-p., ndlr) aux Affaires externes de l’AÉUM ouvrit le bal en rappelant qu’elle n’était en rien leader de ce mouvement, que c’était plutôt la volonté étudiante qui s’exprimait ainsi. Elle a ensuite demandé aux personnes présentes de lever la main s’ils avaient entendu dire qu’un de leur professeur avait un comportement déviant ou s’ils avaient été témoins d’un tel comportement. La majorité de la foule leva la main, suggérant ainsi l’ampleur du phénomène.
Ultimatum
Durant le rassemblement, Connor Spencer a envoyé un ultimatum à l’administration mcgilloise, les sommant de reconnaître publiquement le problème et d’annoncer la mise en place d’une enquête indépendante avant la fin de la journée de lundi 16 avril.
Passé ce délai, une lettre sera envoyée à la ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur Hélène David lui demandant de lancer elle-même une enquête indépendante en vertu de la Loi visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur (loi 151).
D’autres détails suivront.