Le Délit a rencontré Olivia Kurajian, présidente, Anaïs Lépine Lopez, vice-présidente aux Affaires externes et Véronique Leblanc, vice-présidente aux Finances de l’Association étudiante des études québécoises.
Le Délit (LD) : En quoi consiste la mineure en études québécoises à McGill ?
Véronique Leblanc (VL) : C’est un programme multidisciplinaire qui inclut des cours de sciences politiques, de sociologie, de français et d’anthropologie. C’est vraiment un programme pour avoir une mosaïque du Québec comme on l’enseigne à McGill. Si on vient d’un milieu francophone, la façon d’apprendre l’histoire du Québec est différente de celle de McGill. L’université a une vision plus internationale et anglophone, ce qui amène une vision différente sur différentes dimensions de l’histoire du Québec, mais aussi de son futur.
LD : Faut-il bien connaître le Québec avant de s’inscrire dans la mineure ?
Anaïs Lépine Lopez (ALL) : Pas du tout ! Les cours sont faits pour que les étudiant·e·s qui ne connaissent pas le Québec puissent développer un nouveau champ d’expertise. Aussi, pour les étudiant·e·s québécois·e·s, les cours offrent l’opportunité d’approfondir leurs connaissances de manière plus académique.
LD : Est-ce qu’il faut être bilingue pour suivre la mineure ?
VL : Il est certain qu’une base de français est préférable, mais il n’est pas nécessaire d’être parfaitement bilingue. Dans les critères du programme, il est dit qu’un cours de la mineure doit être en français. Cela peut cependant être un cours de langue seconde en français.
LDDL : Qu’est-ce qui vous a mené à choisir ce programme d’études ?
Oliva Kurajian (OK) : Je suis une citoyenne américaine. Je suis née et j’ai grandi à Détroit. Je savais très peu de choses sur le Canada, et en particulier sur le Québec. Cependant, lorsque j’ai déménagé ici en 2014, je pensais qu’il était extrêmement important non seulement de commencer réellement à apprendre le français, mais également d’étudier l’histoire de l’endroit que j’appelais « chez moi ». Il est important de garder à l’esprit les sacrifices que les générations précédentes ont consentis pour permettre aux personnes d’aujourd’hui d’extraire des ressources et de tirer profit de services. Vivre à Montréal et être étudiante à McGill a été un privilège pour moi et j’ai pu y rendre justice en comprenant l’endroit de manière interdisciplinaire en m’inscrivant au programme de mineure en études québécoises.
LD : Certains cours offrent un parcours où il est possible de s’engager dans la communauté de Montréal. Pouvez-vous m’en dire un peu plus ?
VL : C’est un programme en collaboration avec les professeurs nommé EXCELR. Ce n’est pas tous les cours qui l’offrent, seulement les cours propres à la mineure. C’est vraiment pour appliquer la théorie que l’on apprend directement dans un milieu. Personnellement, j’ai fait [le programme EXCELR] dans le cadre du cours sur le cinéma québécois. J’ai fait un stage [au sein de] l’organisme Gala Québec Cinéma. Là-bas, je voyais vraiment tout ce que l’on apprenait en classe. J’ai même eu l’occasion de rencontrer Patrick Huard ! Pour des étudiant·e·s de l’extérieur, ça peut être aussi pour se sentir chez soi à Montréal et en apprendre plus sur les différentes communautés de la ville. Tous les stages EXLCER ont lieu à l’extérieur du Ghetto McGill. C’est vraiment pour explorer Montréal d’une façon à se sentir une part intégrante de la ville.
LD : Pouvez-vous me parler de l’association étudiante des études québécoise et de ses activités ?
OK : L’association a été fondée en novembre 2017 après la suggestion initiale du Professeur Éric Bélanger, directeur du programme d’études québécoises, et M. Stéphan Gervais du Centre de recherches interdisciplinaires en études montréalaises.
VL : En ce moment, nous ne sommes que trois dans le comité exécutif, car pour être membre de l’association, il faut faire partie de la mineure. L’association a deux buts : promouvoir la mineure au sein de McGill et faire rayonner la culture québécoise à l’université. Le 10 novembre prochain, en collaboration avec Études canadiennes, nous organisons une visite au Château Ramsay. Cependant, notre gros évènement va être la session prochaine. Nous désirons faire une sortie dans une cabane à sucre pour amener le plus de gens de McGill à découvrir cette tradition québécoise et à sortir de la ville de Montréal.
LD : Comment peut-on s’impliquer au sein de l’Association étudiante des études québécoises ?
OK : L’implication est facile ! Tous·tes les étudiant·e·s de McGill sont invité·e·s à assister à nos évènements, à aider à faire du bénévolat pour collecter des fonds ou à faire connaitre l’association à leurs ami·e·s. Cette semaine, nous avons organisé notre première vente de gâteaux. L’argent collecté servira à la réalisation de l’activité de la cabane à sucre.
LD : Quels sont vos coups de cœur dans le programme à ce jour ?
OK : Les classes relativement petites et des professeurs remarquables. Les professeurs Bélanger et Poutanen ont été particulièrement inspirants. Pour l’association, je pense que le fait que nous ayons remporté deux des dix récompenses totales accordées à toutes les associations d’étudiants de la Faculté des arts était particulièrement excitant. Cette cérémonie de remise des prix a eu lieu en avril 2018, moins de six mois après la fondation de l’association.
Je suis née et j’ai grandi à Détroit. Je savais très peu de choses sur le Canada, et en particulier sur le Québec. Cependant, lorsque j’ai déménagé ici en 2014, je pensais qu’il était extrêmement important non seulement de commencer réellement à apprendre le français, mais également d’étudier l’histoire de l’endroit que j’appelais ‘‘chez moi’’.
VL : Je suis rentrée à McGill, car je voulais voir la différence entre l’éducation des anglophones et des francophones. Tout de suite, quand j’ai suivi un cours de la mineure en études québécoises, j’ai découvert la confrontation d’idée entre les deux groupes. Je pensais connaître le Québec, mais j’en ai vraiment découvert plus.
ALL : Pour moi, mon coup de cœur serait la variété des cours offerts dans la mineure. Étant une passionnée de politique, j’ai la chance de prendre des cours axés sur la politique québécoise, ce qui est une très belle occasion pour moi d’acquérir plus de connaissances sur les enjeux politiques propres au Québec, tout en faisant connaissance avec d’autres passionné·e·s comme moi ! C’est la possibilité de suivre des cours touchant à nos champs d’intérêt, à la « saveur » du Québec. C’est ce qui rend ce programme si accessible et pertinent.