Au cœur du campus du centre-ville de McGill, à l’intersection Y, se sont rassemblées plusieurs centaines d’étudiant·e·s mcgillois·es, afin de rendre hommage aux victimes de l’attentat de Pittsburgh du samedi 27 octobre.
Face à la tragédie
C’est pour se révolter face aux évènements de Pittsburgh qu’autant d’étudiant·e·s se sont réunis·e·s le 31 octobre dernier. Un homme armé est entré dans la synagogue Tree of Life et a assassiné onze personnes, en en blessant six de plus, tout en criant des insultes antisémites. C’est, selon les autorités américaines, l’attentat antisémite le plus meurtrier de l’histoire des États-Unis. Le suspect, ayant par le passé et juste avant l’évènement, posté des propos antisémites sur les réseaux sociaux, a été arrêté sur le coup. L’incident a suscité beaucoup de réactions, notamment de la part du président Donald J. Trump, qui a affirmé que selon lui, avec une meilleure garde de la synagogue, c’est-à-dire munie d’armes, les choses auraient pu se passer bien différemment.
Un besoin de répondre
À McGill et à Concordia, et dans beaucoup d’autres villes comme Paris, Bruxelles, ou Toulouse, se réunir s’est imposé comme impératif ; se réunir pour se soutenir, mais aussi pour s’indigner, ensemble. Ainsi, mardi soir, le Y s’est peu à peu rempli de monde, formant un grand cercle autour des organisateurs·trices de l’évènement. Noah Lew, activiste pour la cause juive à McGill, et ancien vice-président aux Finances de l’Association étudiante de la Faculté des arts de Mcgill, a ouvert la veillée en présentant l’initiative comme une façon de rendre honneur aux victimes de l’attentat, mais aussi comme une nouvelle occasion de « se dresser ensemble contre l’antisémitisme ». De nombreuses associations étudiantes juives se sont elles aussi présentées, comme AM Mcgill , Voix juives indépendantes McGill, JQueer, etc.
Vengeance pacifique
ce n’est pas qu’une attaque contre eux, mais une attaque contre nous tous.
Pour honorer les onze victimes de l’attentat, dont les âges allaient de 54 à 97 ans, onze bougies ont été allumées, l’une après l’autre ; pour chacune, une présentation de l’individu et des gens pour qui il·elle comptait. Plusieurs dirigeant·e·s des associations étudiantes juives, des membres de l’AÉUM (Association étudiante de l’Université McGill, SSMU en anglais) mais aussi le doyen à la vie étudiante, Christopher M. Buddle, ont pris la parole. L’une d’entre eux·elles a souligné l’importance d’une vengeance venant de tous et toutes, non pas par la violence, mais par le surpassement de la violence, et de ceux·celles qui en usent : « s’ils veulent nous empêcher de vivre, nous vivrons encore plus pleinement. […] s’ils s’opposent à notre accueil des réfugiés, nous les accueillerons encore plus chaleureusement », dit-elle. Un autre membre d’une association étudiante déclare que « lorsque des individus sont tués pour leur couleur, leur religion, ou leur ethnicité, ce n’est pas qu’une attaque contre eux, mais une attaque contre nous tous ». Après l’allumage des bougies, une grande partie de la foule a entamé un chant de prière, puis le silence est retombé. L’évènement s’est achevé par les remerciements de Noah Lew.