Jardin Gamelin – 12h00. Des centaines de femmes et d’hommes bravent le froid glacial pour se réunir dans un seul but : affirmer que la situation des femmes dans le monde et des personnes en position de vulnérabilité demeure critique.
Il faut bâtir un avenir où l’égalité ne sera plus demandée, mais validée et confirmée à coup d’intersectionnalité
L’année 2018 fut celle du #MeToo (#MoiAussi au Québec) et de plusieurs autres mouvements dénonçant des problèmes insoutenables et profonds dans nos rapports sociaux ; culture du viol, banalisation de gestes sexistes, revendications des droits des minorités et inégalités systémiques. Le constat est pourtant toujours là : les femmes sont encore en 2019 très largement en position de vulnérabilité vis-à-vis de leurs homologues masculins. La parole était libre. Plusieurs femmes se succédaient sur la scène installée au parc Émilie-Gamelin. On pouvait entendre l’une d’entre elles affirmer : « Pour nous, mais aussi pour elles, il nous faut sortir de notre individualité et nous unir pour bâtir un avenir où l’égalité ne sera plus demandée, mais validée et confirmée à coup d’intersectionnalité ».
Solidarité montréalaise
Selon Dominique St-Jean, directrice régionale de la capitale nationale pour l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC), organiser une telle marche est plus que nécessaire aujourd’hui. Selon elle, les femmes sont toujours victimes de pressions violentes qui les vulnérabilisent nettement et ce, peu importe l’endroit où elles évoluent. Elle mentionne notamment les politiques mises en place par l’administration Trump, aux États-Unis.
Le but de la manifestation s’inscrit dans une solidarité pour une lutte globale.
Nous pouvons notamment comparer ses propos à ceux de Marie-Cécile Naves, chercheuse à l’Institut des Relations Internationales et Stratégies en France (IRIS) qui critiquait en janvier 2018 les coupes budgétaires dans le système de santé, dans l’éducation et la culture. Ces décisions participeraient, selon elle, à la mise en péril des emplois dits « féminins », car il s’agit de secteurs majoritairement occupés par des femmes. Dominique St-Jean pointe également du doigt l’enjeu des violences spécifiquement adressées aux femmes comme les féminicides, les inconduites sexuelles et autres sévices que celles-ci subissent de façon disproportionnée. Ce qu’il faut retenir selon elle, c’est la persistance, dans tout milieu social confondu, du désavantage systématique subi par la femme à cause de sa condition. Elle souligne quand même la position relativement bonne du Canada en matière de lutte féministe, mais que le but de la manifestation s’inscrit dans une solidarité pour une lutte globale.