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Créer des espaces d’échange

L’association ATD Quart Monde relate ses accomplissements dans le quartier d’Hochelaga.

Béatrice Malleret | Le Délit

Le 19 février dernier, dans l’édifice Bronfman, l’association ATD Quart Monde est venue à McGill afin de sensibiliser les étudiant·e·s mcgillois·e·s sur la pauvreté qui touche les Canadien·ne·s et plus particulièrement les Montréalais·e·s. Depuis plusieurs années, l’association vient en aide aux habitant·e·s du quartier Hochelaga, l’un des plus pauvres de la ville de Montréal avec une forte population immigrante, où l’aide manque aux familles souvent isolées et sans ressources financières. 

La dignité plutôt que l’assistanat

La première représentante de l’association, Suraiya Foss Phillips, a expliqué que leur but se résumait surtout à donner aux individus les outils pour se sortir eux-mêmes de leur situation précaire. Ensuite, un autre membre, Marc-Emile Poulin de l’association, a expliqué son parcours et les raisons qui l’ont poussé à rejoindre le mouvement. Le jeune homme a arrêté l’école à 17 ans, se retrouvant sans diplôme ni travail, ce qui l’a poussé dans une situation de précarité. Il a rejoint l’association il y a quelques années, après avoir découvert qu’il pouvait utiliser son expérience pour aider d’autres personnes à s’en sortir à leur tour. 

La culture pour grandir

Marc-Emile participe d’abord aux bibliothèques de rue qui sont installées dans le quartier d’Hochelaga, aux côtés de bénévoles qui donnaient des cours de lecture aux jeunes enfants issus de logements sociaux. « Beaucoup d’enfants et de familles sont originaires d’Haïti », a‑t-il précisé. Certains membres à l’origine du projet, ont ainsi décidé de trouver des romans et des œuvres d’origines diversifiées, pour les motiver à s’intéresser à la lecture. 

De plus, l’association a mis en place le festival de la connaissance réservé aux familles qui vivent dans les logements sociaux, l’année dernière, afin de leur offrir un accès à la culture et à l’art. En effet, le festival organisé avec la participation de Joël Tremblay, un artiste peintre, avait pour but de décorer les murs des bâtiments pour les rendre moins austères et redonner goût à la vie communautaire. Les histoires des familles ont été recueillies par des bénévoles et les faits les plus récurrents ont été mis en image et en peinture pour donner la parole aux habitant·e·s. Des animations sonores pour les accompagner ont aussi été créées avec l’aide d’enfants du quartier. L’exposition a été, selon l’association, « un succès » à plusieurs niveaux. Sur le plan social, il aura permis d’apaiser certaines tensions entre les familles qui, par manque d’activités et de moyens, en venaient à se disputer facilement.  Sur le plan culturel, c’est le milieu, rendu plus attrayant, qui aura été bénéfique pour plusieurs personnes. 

Poursuivre la discussion 

Afin de permettre aux habitant·e·s d’échanger sur des sujets qui leur tiennent à cœur, l’association a aussi mis en place des soirées de débats et de discussions au sein du quartier pour donner la parole à chacun·e. Des habitant·e·s y livrent des témoignages « parfois très forts en émotions », d’autres proposent des alternatives pour changer les choses de façon plus permanente. Des éducateurs·trices et des professeur·e·s sont également présent·e·s pour aider et faciliter les discussions. 

Marc-Emile a ajouté que « malgré les nombreux problèmes qui résident dans le quartier, il existe plus de 200 communautés associatives au sein d’Hochelaga ». Néanmoins, « les problèmes de pauvreté et de chômage ne sont pas résolus ». Il a achevé son intervention en disant qu’il y a aujourd’hui « encore plus de questions que de réponses qu’auparavant » après avoir participé depuis plus de deux ans au sein de l’association.


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