Le 8 juin dernier, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) a fait la demande au gouvernement de faire du 27 septembre un congé non payé pour tous les membres du syndicat. Cela leur aurait permis de participer aux manifestations qui auront lieu à travers la province. Toutefois, le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, a refusé la demande du syndicat car « les services aux citoyens doivent être donnés aux citoyens ». Le SFPQ devra donc demander à ses membres d’aller au travail vendredi car il ne peut pas entrer en grève en vertu de la dernière convention collective effective jusqu’en 2020.
Par ailleurs, la semaine dernière, la CSDM a déclaré dans un communiqué de presse que le 27 septembre serait une journée pédagogique, ce qui permettrait aux étudiants d’aller manifester. François Legault a alors prévenu que les enseignants devraient tout de même se présenter au travail, déplorant que l’annonce se soit faite si tardivement, car cela pourrait être un inconvénient pour des parents. La CSDM a tout de même affirmé jeudi dernier que les enseignants pourront eux aussi prendre congé en avisant la direction, allant ainsi à l’encontre des demandes du premier ministre.
Au sein de l’Assemblée nationale
La co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, a fait la demande au président de l’Assemblée nationale d’inviter Greta Thunberg à Québec pour qu’elle puisse s’exprimer devant les députés. Même si la demande a été partiellement acceptée par le gouvernement Legault, la jeune activiste a décliné l’offre. Sylvain Gaudreault, le porte-parole sur l’environnement du Parti québécois, a alors demandé au premier ministre de la rencontrer en personne. Bien que François Legault se soit dit ouvert à l’idée de discuter avec la militante, il ne lui a envoyé aucune invitation.
L’autre co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a alors affirmé que « si Greta était un businessman de 60 ans, M. Legault l’aurait invitée il y a longtemps ». Québec solidaire a aussi fait appel aux autres partis afin de suspendre les travaux parlementaires pour le 27 septembre, ce qui permettrait aux députés d’aller marcher. Cette demande a été refusée par l’ensemble des autres partis.
Une réputation entachée
Bien que les travaux parlementaires soient maintenus vendredi, le ministre de l’Environnement Benoit Charette a annoncé qu’il serait à la marche « si l’agenda devait le permettre ». Cette annonce a suscité une vive réaction auprès du collectif écologiste La Planète s’invite au Parlement. Le collectif a accusé le gouvernement Legault d’être une partie du problème, notamment à cause de son appui au projet de troisième lien à Québec et au projet de gaz naturel liquéfié (GNL). Ce dernier implique la construction au Saguenay d’un oléoduc de 780 kilomètres et d’un port. Il a ajouté que le ministre Charette ne devrait pas se présenter à la manifestation « à moins [qu’il ne tienne] à manifester contre [lui-même] ».
François Legault est conscient de la mauvaise image que son gouvernement projette, causé notamment par son absence au Sommet sur le Climat de l’ONU, où il sera remplacé par son ministre de l’Environnement et son ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles. Toutefois, il a affirmé que, s’il n’a pas la meilleure réputation, c’est parce qu’il agit plutôt que de faire « de grands discours ». Il a également soutenu qu’aucun autre gouvernement « n’en aura fait autant » pour la lutte contre les gaz à effet de serre.