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McGill se plie à la loi 151

Nouvelle initiative d’éducation sur le harcèlement et la violence sexuelle.

Fernanda Muciño

Mise en garde : l’article aborde des thèmes reliés à la violence sexuelle.

Le 30 septembre dernier, Le Délit a assisté à une table ronde médiatique sur le nouveau programme d’éducation sur le harcèlement et la violence sexuelle de McGill, Ça nous concerne toutes et tous (It Takes All of Us, ndlr), avec les professeur·e·s Angela Campbell, vice-principale adjointe à l’équité et aux politiques académiques, et Christopher Buddle, doyen des étudiant·e·s de McGill 

Le point sur la situation

Le programme interactif d’une durée d’environ 45 minutes est depuis quelques semaines disponible sur le portail myCourses et est obligatoire pour tous·tes les étudiant·e·s : celles et ceux ne l’ayant pas complété d’ici le 29 novembre prochain se verront attribuer un blocage à leur dossier en ligne, après quoi ils·elles ne pourront s’inscrire pour le semestre d’hiver sans avoir complété le programme. Une version légèrement différente, obligatoire pour tout le personnel de l’Université, sera mise en place en janvier 2020.

Selon la professeure Campbell, 10 000 étudiant·e·s ont déjà complété le programme, qui vise à donner aux participant·e·s une base de connaissances sur la violence sexuelle, sur le consentement, et sur l’intervention de témoins (bystander intervention, en anglais, ndlr). Les rétroactions ont été pour la plupart positives, quoique plusieurs personnes ont indiqué vouloir une instruction plus en profondeur.

Un long processus

L’élaboration des modules en ligne, qui s’est faite avec la participation de l’Université Concordia, et de la nouvelle politique sur la violence sexuelle de McGill a été un processus consultatif ayant duré plusieurs années. La professeure Campbell a rappelé que la première politique de l’Université sur la violence sexuelle, adoptée en 2016, recommandait la mise en place d’un module éducatif en ligne. Lorsque la Loi 151 sur la prévention de la violence sexuelle dans les établissements d’enseignement supérieur a été adoptée en 2017 par le gouvernement provincial, l’Université a été contrainte de réviser cette politique et de mettre en place ce module éducatif. La professeure Campbell a toutefois insisté que, contrairement à la croyance publique, l’Université McGill n’a pas pris de retard en ce qui a trait à cette mise en place, la date limite étant le 1er septembre 2019.

Une stratégie contestée

En plus des commentaires sur l’approfondissement du programme rapportés lors de la table ronde, Ça nous concerne toutes et tous a déjà été sujet à des critiques dans les médias étudiants. Un article publié en mi-septembre dans le McGill Daily, intitulé Consent is Mandatory (« Le consentement, c’est obligatoire », en français, ndlr), insistait que « le format en ligne donnait l’impression que l’on écartait les expériences des étudiant·e·s par souci de commodité ». Interrogée par Le Délit au sujet de mesures concrètes allant être prises sur le campus afin de s’assurer que les mesures d’éducation sur l’enjeu ne soient pas limitées aux modules en ligne, la professeure Campbell a dit comprendre que l’enjeu soit plus large que ces modules. Elle a insisté sur la nécessité de multiples points d’entrée à la conversation sur la violence sexuelle et a dit vouloir sensibiliser la population étudiante à l’enjeu.

Les professeur·e·s Campbell et Buddle ont également tenu à mentionner que la voix robotique et monotone des modules en ligne, critiquée par plusieurs, est inclue par souci d’accessibilité. Cette dernière serait, selon l’administration, un peu plus facile à comprendre pour celles et ceux ayant des difficultés d’audition ou dont l’anglais ou le français n’est pas la langue maternelle.


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