Les membres du Conseil législatif de l’AÉUM se sont réunis le jeudi 14 novembre, bien qu’il y avait plusieurs absents.
Voyages gratuits en Israël
Des représentants et représentantes au Conseil législatif ont été critiqués pour leur participation à un voyage gratuit à Israël organisé et offert par Hillel Montréal, suite à la parution dans le McGill Daily d’un article à ce sujet coécrit par SPHR McGill (Students in Solidarity for Palestinian Human Rights, Étudiant·e·s en solidarité pour les droits humains en Palestine, en français, ndlr ) et IJV McGill (Independent Jewish Voices, Voix juives indépendantes, en français, ndlr). André Lametti, représentant du caucus du Sénat, a ouvert le débat en demandant aux individus concernés s’ils pensaient faire face à un conflit d’intérêts.
Le président de l’AÉUM Bryan Buraga a réitéré sa demande que soit rendu public le processus de sélection pour lesdits voyages et a rappelé que les deux v.-p. ayant reçu de telles invitations soit Samuel Haward (Finances) et Sanchi Bhalla (Affaires internes) les ont refusées.
Adin Chan et Andrew Chase, représentants de la Faculté des arts participant au voyage, ont soutenu qu’ils reconnaissaient le biais d’Hillel, mais ont aussi avancé qu’ils n’avaient aucun compte à rendre auprès de l’organisme une fois le voyage terminé. Ils affirment donc que ce voyage est une affaire purement personnelle et qu’il n’interfère pas avec leurs devoirs en tant que représentants étudiants. Ils ont défendu que le voyage leur avait été présenté comme une opportunité « d’en apprendre plus sur le conflit israélo-palestinien et d’être exposés à des perspectives variées ».
Ils ont aussi affirmé qu’ils ne pensaient pas avoir été sélectionnés à cause de leur poste à l’AÉUM, mais plutôt à cause de leur implication dans la communauté étudiante en général. Ils se sont tous deux montrés ouverts à discuter à ce sujet avec des membres de leur faculté. La représentante de la Faculté des sciences, Jordyn Wright, a abondé dans le même sens. Jo Roy, représentant des étudiantes et étudiants en travail social, a exprimé son désaccord et a insisté que les conseillers ne pouvaient pas séparer leur vie privée et leurs devoirs professionnels, dans la mesure où ce voyage « revient à se rendre complice des actions coloniales de l’État d’Israël ».
Pour Adam Gwiazda-Amsel, v.-p. aux Affaires externes, les élues étudiantes et élus étudiants participant à ce voyage « se ferment les yeux sur l’historique récent de la politique étudiante à McGill », laquelle a été polarisée par le conflit israélo-palestinien, ce qui fait de leur participation « un acte intrinsèquement politique ».
Madeline Wilson, v.-p. aux Affaires universitaires, a par ailleurs condamné les personnes qui pensaient que la résurgence du débat sur Israël et la Palestine était nécessairement une mauvaise chose. Elle a souligné que le conflit israélo-palestinien n’était pas « un inconvénient », mais était un « fait vécu » par nombre d’étudiant·e·s. Adam Gwiazda-Amsel a tout de même rappelé que « le débat avait dérapé par le passé, et qu’il avait été teinté d’antisémitisme » .
Mustafah Fakih, représentant de la Faculté de génie, a exprimé qu’il percevait ce voyage comme « propagandiste » et qu’il « ne représente pas une bonne opportunité pour s’éduquer à propos du conflit israélo-palestinien » .
Madeline Wilson a renchéri que c’est bien différent d’écouter des opinions divergentes avant de prendre une décision et après l’avoir prise.
État de compte
Jordan Steiner, de la firme d’investissement Lester Asset Management, est venu rendre compte du portfolio financier de l’AÉUM. Il a informé les étudiantes et étudiants que leurs investissements se portaient très bien et que leur pécule s’élevait maintenant à 3,8 millions de dollars. La composition du portefeuille, axée sur des obligations corporatives, lui accorde de surcroît un niveau de risque faible. Steiner a aussi rassuré qu’aucun fonds n’était placé auprès de compagnies minières, gazières, pétrolières ou auprès de fabricants d’armes, et que l’essentiel de leurs actifs financiers se concentrait au Canada.
Syndicalisation
Un représentant de l’AÉDEM (Association des étudiant·e·s diplômé·e·s employé·e·s de McGill, AGSEM, en anglais, ndlr) s’est présenté au Conseil pour présenter la campagne de syndicalisation pour tous les employés et employées de soutien en éducation de l’Université McGill. Il a rappelé que les conditions de nombreux auxiliaires les forcent à être soit chroniquement sous-payés, ou à effectuer leurs tâches trop rapidement. Il souhaite donc qu’une majorité du nombre indéterminé de travailleurs et travailleuses de soutien en éducation se joignent à leur campagne.
Erratum : la version précédente de l’article contenait une section sur la suspension des représentants de la Faculté de gestion. Cette section s’est révélée après coup ne pas représenter la réalité et a donc été supprimée. Nous sommes désolés de la confusion qu’a pu apporter cette erreur. La rédaction