McGill n’a pas ménagé ses efforts pour la préparation de la session d’automne 2020, sous le signe de la COVID-19. Afin de respecter les directives du gouvernement, l’Université a dû adapter ses méthodes d’enseignement et d’évaluation ainsi que ses mesures de sécurité. Le 1er septembre, les médias mcgillois ont eu l’occasion de poser leurs questions directement à Christopher Buddle (vice-principal exécutif adjoint, enseignement et programmes d’études), Angela Campbell (vice-principale adjointe, équité et politiques académiques) et Fabrice Labeau (premier vice-principal exécutif adjoint, études et vie étudiante).
Pas une « université Zoom »
Pour Buddle, la transition des programmes académiques vers le numérique ne doit pas se résumer à des cours magistraux par vidéoconférence, car les étudiant·e·s sont à la recherche d’une interactivité qui leur permettrait de s’impliquer dans leur environnement académique. Les professeur·e·s ont aussi besoin d’une connexion avec leurs étudiant·e·s, ajoute Campbell, afin de donner un sens à leur travail. Les interactions sont devenues plus importantes avec les problèmes de communication entraînés par le contexte actuel. Selon Buddle, les solutions apportées ne pourront pas satisfaire tout le monde ; néanmoins, il assure que certain·e·s seront heureux·ses de leur application.
Bien que le choix des méthodes d’enseignement revient aux facultés et aux enseignant·e·s, l’Université les encourage à considérer davantage d’options en leur offrant des moyens technologiques diversifiés, comme des salons de clavardage et des rencontres vidéos individuelles. Labeau s’est aussi exprimé sur les formations données aux professeur·e·s. Au sein de toutes les facultés, des expert·e·s ont donné des séminaires numériques sur l’enseignement à distance. Les membres de la communauté mcgilloise ont aussi tous·tes accès à des ressources sur l’enseignement et l’apprentissage virtuel par le biais des Teaching and Learning Services (Services d’enseignement et d’apprentissage, ndlr), un service en ligne de l’Université. Les professeur·e·s peuvent aussi bénéficier de soutien technique individuel pour les cours avec un grand nombre d’étudiant·e·s.
Selon Buddle, l’enseignement ne serait pas l’aspect le plus touché de l’expérience académique. « Les gens croient que les cours à distance constituent le plus grand changement de l’expérience académique, mais ce sont les évaluations qui sont en réalité le plus grand bouleversement. » Les étudiant·e·s disposent désormais d’une période étendue pour compléter la plupart de leurs examens. Il soutient que bien que cette nouvelle méthode d’évaluation puisse créer des superpositions d’évaluations problématiques, les périodes offertes augmenteraient leur flexibilité. Concernant la tricherie académique, il affirme « faire confiance aux étudiant·e·s » et encourager les facultés à se concentrer sur l’apprentissage conceptuel, pour lequel il est plus difficile de plagier, plutôt que sur l’apprentissage de faits.
Tous les programmes d’échange ont été annulés pour l’automne et, malgré les tendances remarquées dans les autres universités, les échanges numériques ne font pas partie des plans à court et moyen termes de McGill.
Un devoir d’accommoder
La session apporte aussi son lot de difficultés pour garantir l’accessibilité du matériel académique à tous·tes, notamment à cause des décalages horaires. Toutefois, Campbell a affirmé que les standards demeureront les mêmes que pour les sessions précédentes, l’Université ayant « le devoir d’accommoder » les étudiant·e·s lorsque le matériel n’est pas universellement accessible. Les mesures d’accommodation incluent l’enregistrement des cours, le sous-titrage des cours et l’aide financière accordée à ceux et celles qui ne disposent pas du matériel technologique nécessaire pour suivre les cours. Une attention particulière sera également accordée au poids des fichiers à télécharger, afin de ne pas saturer les bandes passantes des étudiant·e·s.
Santé et sécurité
Bien que toutes les activités académiques soient disponibles à distance, le campus demeure partiellement ouvert. Les espaces ont été réorganisés afin de faciliter la distanciation sociale. Des protocoles ont été mis sur pied dans l’éventualité de cas positifs de COVID-19 sur le campus, impliquant notamment d’avertir les individus qui auraient été en contact avec une personne infectée. Les résidences ont aussi dû s’adapter en réduisant le nombre maximal d’étudiant·e·s par chambre de deux à un, et certaines chambres ayant été réservées pour les cas positifs potentiels. Certaines règles ont été mises en place pour encadrer les visites, et des mesures disciplinaires seront appliquées dans le cas d’un non-respect de ces consignes. Buddle affirme qu’il y aura une « tolérance zéro » à ce sujet, la santé et la sécurité des membres de la communauté mcgilloise étant en jeu.