Papa nou ki nan syèl la,
tu priais à tes ancêtres
et la mort riait
sous ton sein.
Pa kite nou pran nan pyèj,
la croix perchée haute
suait sous le soleil
qui te réveillait le matin.
Men delivre nou ak sa ki mal,
tu brodais les visages
que tu croyais connaître
sur tes serviettes de table.
maintenant tu brilles rouge
sous une mère
qui lamente son fils.
la mienne lamente sa sœur.
un neveu joue au piano une nièce au violon
ton fils a abandonné ;
il joue de sa voix
au rythme des cris et je compte mes doigts
au son de chaque note.
j’en compte neuf.
Papa nou ki nan syèl la,
Aidez notre sœur à trouver la lumière.
les femmes marmonnent au sol
les hommes chuchotent au ciel
et je passe inaperçue
entre les prières
qui les étouffent.
j’en compte neuf,
j’en vole une.
ne pleure pas,
je la vole pour toi.
j’ai appris à manier le péché
et à déguiser leurs jugements ;
maintenant j’apprends les mots
que ma langue avait maudits.
Men delivre nou ak sa ki mal,
j’apprends à croire
Mais délivrez-nous du mal,
j’apprends à mourir.