La motion de Désinvestissement McGill, qui avait fait l’objet d’un houleux débat lors de l’assemblée générale du 16 février, a finalement été ratifiée par les membres du conseil législatif, malgré une vigoureuse opposition de ses détracteurs.
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Le débat sur la résolution a tout de même pris plus de deux heures, puisque plusieurs étudiants non-élus s’étaient inscrits pour poser des questions et donner leur opinion.
La texte adopté condamne tout investissement de l’Université dans des entreprises qui contribueraient, selon Désinvestissement McGill, à la violation des droits humains. Faire pression auprès de l’Université pour que cessent ces investissements fera donc désormais partie du mandat du vice-président aux Affaires externes.
Les opposants à la motion avaient préparé des dizaines de questions pour les conseillers en faveur du projet, les interrogeant notamment sur la portée et sur l’impact de ces mesures sur la communauté juive de McGill. Dans une vidéo enregistrée à l’avance, une représentante de la communauté (dont le nom n’était pas précisé) a critiqué le fait que l’AÉUM s’associe avec le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), qui a été souvent été accusé par le camp pro-Israël d’antisémitisme et de propos haineux. Elle a affirmé que la « rhétorique anti-Israël » mise de l’avant par certains militants avait contribué à l’insécurité de la communauté juive sur le campus.
« Les mêmes personnes qui militent aujourd’hui pour cette motion sont celles qui, l’an passé, critiquaient le droit même d’Israël d’exister »
Ces arguments n’ont toutefois pas convaincu la majorité des conseillers de l’AÉUM, qui ont souligné les violations des droits humains commises par Israël et dénoncées par plusieurs organisations internationales. Plusieurs d’entre eux ont également affirmé que cette motion avait l’appui d’une grande partie des étudiants de McGill et que le conseil se devait de l’adopter.
« J’ai reçu plus de courriels et de commentaires en faveur de ce projet que pour n’importe quel autre depuis le début de mon mandat »
Chip Smith
Ainsi, le v.-p. devra par exemple faire pression pour que McGill retire ses investissement de 824 761 dollars dans l’entreprise immobilière Re-Max, accusée de vendre des propriétés dans les colonies israéliennes sur le territoire palestinien. L’AÉUM devra également militer contre les compagnies d’armement qui font affaire avec les armées israélienne et américaine, en raison des violations des droits humains commises par celles-ci en Irak et en Palestine.