À part ses tables plus espacées et ses visages masqués, Gerts – bar du campus mcgillois depuis 1974 – ne semble pas avoir changé depuis sa fermeture en 2018. Après trois années de hiatus marquées par des rénovations et par la pandémie, l’établissement a rouvert ses portes au public mercredi le 15 septembre dernier ; le mot-clic #GertsTilItHurts faisait son grand retour.
« Une chose à la fois »
Un jour avant sa grande réouverture publique, Gerts a été l’hôte d’un événement à capacité limitée, dont les billets – gratuits – se sont écoulés en moins d’une heure. Pour Nadine Pelaez, gérante de l’établissement, cette soirée était l’opportunité d’entraîner ses huit employé·e·s dans le cadre d’un premier quart de travail moins intense : seulement 60 places par créneau horaire avaient été attribuées, soit moins de la moitié de la capacité d’accueil en vigueur dès le lendemain. Cette vocation utile se joignait à l’agréable, car les détenteur·rice·s de billets ont pu bénéficier, pour une dernière fois, des prix avantageux de 2018.
Cette réouverture en deux étapes témoigne de l’état d’esprit général de Pelaez lors de sa rencontre avec Le Délit : « une chose à la fois ». En réponse aux questions du Délit sur le niveau de fréquentation de l’établissement, la gérante a expliqué que l’achalandage viendrait, à mesure que le mot de l’ouverture de Gerts se passerait de bouche à oreille. La gérante a également cité les conditions météorologiques comme facteur influençant la clientèle : le temps chaud et ensoleillé de la semaine d’ouverture ont poussé les gens dehors, mais les journées froides à venir attireraient inévitablement la population é;tudiante vers Gerts, « un endroit où relaxer, manger et traîner entre ami·e·s ».
Pelaez a également abordé ses nombreux projets pour Gerts lors de son entretien avec Le Délit. Pour la première fois de son histoire, Gerts servira simultanément de café et de bar. La gérante planifie servir du « bon café » – celui de la maison de torréfaction montréalaise Kittel – ainsi que des pâtisseries et des bagels de fournisseurs montréalais. Éventuellement, le bar servira également des petites bouchées de style amuse-gueules. Pelaez a mentionné du poulet pop-corn à titre d’exemple, tout en assurant au Délit son souci d’offrir des options alimentaires inclusives, notamment végétaliennes. Pour l’année 2022, Pelaez prévoit un projet d’envergure : la construction d’une terrasse sur la rue McTavish.
« Un lieu pour les étudiant·e·s »
« C’est un moment très excitant pour la réouverture de Gerts, alors que de nombreux autres bars ou événements étudiants – comme le Bar des Arts, le Blues Pub ou coffeehouse – n’ont pas lieu ou ne se déroulent pas comme d’habitude » a affirmé au Délit Beatrice Mackie, qui était au Gerts jeudi le 16 septembre dernier. L’étudiante de quatrième année à McGill a souligné que l’établissement, grâce à son emplacement pratique sur la rue McTavish, est un bon point de rencontre et que l’atmosphère détendue en fait un endroit accueillant pour la communauté étudiante : « Tu peux arriver après ton cours, porter ce que tu veux, être avec qui tu veux, parler de ce que tu veux. C’est un lieu pour les étudiant·e·s. »
« Tu peux arriver après ton cours, porter ce que tu veux, être avec qui tu veux, parler de ce que tu veux. C’est un lieu pour les étudiant·e·s »
Beatrice Mackie
La boîte de réception de Pelaez témoigne de la popularité de Gerts, non seulement comme endroit où sortir entre ami·e·s, mais également comme milieu de travail enviable pour les membres de la communauté étudiante : la gérante reçoit une vingtaine de demandes d’emplois par jour.
Gerts est ouvert de 12h30 à 23h du lundi au vendredi. Le bar est situé au sous-sol du Centre universitaire de l’Université McGill sur la rue McTavish. Un passeport vaccinal valide est requis pour fréquenter l’établissement.