Au cours de sa première rencontre de la session, le 23 septembre dernier, le conseil législatif de l’Association étudiante de l’Université McGill (AÉUM) n’a pas été en mesure de planifier ses activités à l’occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation le 30 septembre prochain. L’absence du président de l’exécutif Darshan Daryanani et l’inexpérience procédurale des conseiller·ère·s ont entravé la réunion, qui s’est étendue sur deux heures et demie.
L’absence du président de l’exécutif Darshan Daryanani et l’inexpérience procédurale des conseiller·ère·s ont entravé la réunion, qui s’est étendue sur deux heures et demie
Une lettre surprise
La représentante de l’Association étudiante de la Faculté des arts Ghania Javed a présenté par procuration pour Darshan Daryanani une motion concernant la publication d’une lettre ouverte adressée à l’administration mcgilloise au sujet de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. On y demandait, entre autres, la levée des cours dans l’après-midi du 30 septembre et l’intensification des efforts de décolonisation au sein de l’Université, notamment par le recrutement de personnel autochtone. La motion a suscité de vives réactions et la période de débats a dû être allongée. L’absence du président de l’AÉUM, auteur de la motion, s’est particulièrement faite ressentir en raison des nombreuses questions demeurées sans réponses.
La vice-présidente aux Affaires universitaires Claire Downie a rapidement partagé ses inquiétudes quant à la motion. Elle a d’abord affirmé, avec le reste du conseil exécutif, n’avoir jamais été mise au courant de cette lettre. Les efforts de consultation auprès des communautés autochtones, que Ghania Javed n’a pas été en mesure de présenter en raison de son arrivée tardive dans le processus de la motion, ont également été insuffisants, a ajouté l’exécutante. Claire Downie a expliqué que le département des communications de l’AÉUM travaillait déjà sur « quelque chose » – sans toutefois spécifier la nature de ce dont il s’agit – avec le·a chercheur·se en équité des Affaires autochtones pour la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Prendre position sans consultation adéquate, considère la v.-p., risquerait d’éclipser les voix autochtones. Ces mêmes préoccupations ont été reprises par Sacha Delouvrier, v.-p. aux Affaires externes, qui doute que la Commissaire aux Affaires autochtones ait été consultée étant donné que celle-ci, a‑t-il affirmé, a été difficile à joindre dans les derniers mois.
« L’absence du président de l’AÉUM, auteur de la motion, s’est particulièrement faite ressentir en raison des nombreuses questions demeurées sans réponses »
Pas de congé pour l’AÉUM
Les conseiller·ère·s ont aussi débattu quant à la possibilité d’annuler la rencontre du conseil législatif du 30 septembre, le jour même de la Journée du chandail orange. Le représentant de la Faculté de gestion Nathaniel Saad a soutenu que se donner congé ne servirait à rien, et que le conseil devrait plutôt viser à travailler pour tous·tes les étudiant·e·s, y compris les Autochtones. Sa collègue de la Faculté de gestion, Mary Zhang, a affirmé quant à elle qu’il ne serait pas « du meilleur goût » de tenir une réunion régulière et qu’une réunion spéciale au sujet de la Journée serait une solution préférable. Finalement, les conseiller·ère·s se sont mis·es d’accord pour que la rencontre du 30 septembre serve à tenir une minute de silence et à discuter des manières pour l’AÉUM d’aider les Autochtones de McGill. La possibilité d’accueillir la présentation d’un·e invité·e a été soulevée, mais aucune décision n’a été prise à ce sujet.
Le représentant de la Faculté des arts et des sciences Léo Holton a déploré le grand nombre d’amendements apportés à la motion initiale, ce qui rendait son adoption difficile. Mary Zhang a quant à elle partagé ses préoccupations quant à la faisabilité du projet, qui doit être réalisé en moins d’une semaine. Le manque de préparation, a‑t-elle dit, pourrait faire de la réunion de la semaine suivante un événement performatif raté.
La motion a finalement été adoptée avec 11 voix en faveur, 3 voix contre et 7 abstentions.
« Ces mêmes préoccupations ont été reprises par Sacha Delouvrier, v.-p. aux Affaires externes, qui doute que la Commissaire aux Affaires autochtones ait été consultée étant donné que celle-ci, a‑t-il affirmé, a été difficile à joindre dans les derniers mois »