L’élection des membres de l’exécutif de l’Association étudiante de l’Université McGill (AÉUM) pour l’année 2022–2023 s’est déroulée du 14 au 18 mars dernier. Le taux de participation a atteint 12,9%, soit 3 089 individus. Depuis 2015, il s’agit du deuxième seuil le plus bas, après le référendum spécial à l’automne de l’année 2020–2021 qui avait atteint seulement 12,8% de participation étudiante.
« Le taux de participation a atteint 12,9%, soit 3 089 individus »
À la présidence, c’est Risann Wright qui l’a emporté avec environ 51,9% des suffrages. Plusieurs candidat·e·s se présentaient sans concurrence : c’est le cas de Marco Pizarro, élu au poste de v.-p. aux Finances avec 82,5% des votes ; Hassanatou Koulibaly au poste de v.-p. Vie étudiante avec 61,1% ; Kerry Yang comme v.-p. aux Affaires universitaires avec 91,4% ; et Val Mansy au poste de v.-p. aux Affaires externes avec 86,4%. Le poste de v.-p. aux Affaires internes a été alloué à Cat Williams au cinquième tour de vote préférentiel, avec 1 929 votes comparativement aux 1 128 requis, ce qui représente 40,2% du suffrage.
Les plateformes et ambitions des élu·e·s et candidat·e·s reflètent potentiellement un changement dans la vision du rôle de l’AÉUM et de sa place dans la vie des étudiant·e·s. Il s’en dégage une association étudiante avec un rôle davantage instrumental dans la lutte contre les barrières à l’éducation auxquelles font face les étudiant·e·s en dehors du campus. Par exemple, la présidente élue Risann Wright, étudiante de troisième année en science politique, tenait dans sa plateforme à régler les problèmes de santé et de sécurité financière du corps étudiant. De son côté, le v.-p. Finance élu Marco Pizarro, étudiant en économie et science politique du programme « Joint Honours », proposait d’instaurer un syndicat des locataires pour la population étudiante. Ce dernier pourrait offrir des recours aux étudiant·e·s face à leur locateur·rice. Par rapport à la santé mentale, la v.-p. à la Vie étudiante élue Hassanatou Koulibaly souhaitait promouvoir une approche proactive dans les classes, étendre l’accès aux garderies de l’AÉUM ainsi que répondre aux besoins des proches aidants dans le corps étudiant.
« Les plateformes et ambitions des élu·e·s et candidat·e·s reflètent potentiellement un changement dans la vision du rôle de l’AÉUM et de sa place dans la vie des étudiant·e·s »
→ Voir aussi : Discussion avec les candidat·e·s à la présidence
Cette élection survient alors que circulent depuis plusieurs mois des allégations d’un climat toxique à l’AÉUM impliquant potentiellement du harcèlement sexuel et des propos racistes. La division du travail entre les représentant·e·s élu·e·s à l’AÉUM empêche le corps étudiant d’y participer pleinement, mais d’autres facteurs sont également en jeu. Par exemple, plusieurs candidat·e·s – dont ceux et celle à la présidence – ont dénoncé le caractère élitiste de l’exécutif : les hommes non-racisés, cisgenres et hétérosexuels y seraient favorisés aux dépens de l’ensemble du corps étudiant.