Le 23 septembre dernier, en réponse à l’appel lancé par le mouvement Fridays for Future, les manifestant·e·s se sont rassemblé·e·s autour du monument Georges-Étienne Cartier afin d’exprimer l’urgence d’agir contre la crise climatique. Leurs revendications incluent la réduction de la consommation d’énergies fossiles et la taxation des riches pour réinvestir dans les services sociaux afin de soutenir les populations les plus à risque de souffrir des changements climatiques au Québec. Bien que l’événement n’ait pas eu la même ampleur que son itération de l’automne 2019, alors que l’activiste suédoise Greta Thunberg participait à la marche, la passion de la foule pour les enjeux défendus était tout aussi palpable.
L’événement visait à sensibiliser le public vis-à-vis du concept de la justice climatique, qui réfère au lien étroit qu’entretiennent les problèmes sociaux et les changements climatiques. Un nombre important de groupes tels que la Confédération des syndicats sationaux et La Riposte socialiste, dont la vocation principale n’est pas de lutter contre le dérèglement climatique, mais plutôt d’agir sur des enjeux d’ordre sociétal, étaient présents. Leur but était de souligner que la justice climatique implique non seulement la réconciliation des humains avec la terre, mais également l’entraide entre tous·tes.
Kevin Ka’nahsohon Deer, professeur dans une école d’immersion Mohawk, a été le premier à prendre la parole. Il a évoqué l’idée d’une union entre les enjeux sociaux et climatiques, affirmant que « la souffrance de la terre est la souffrance de l’humanité (tdlr) ».
« La justice climatique englobe la justice sociale »
Shirley Barnea, porte-parole de Pour le Futur MTL
Alors que la foule descendait tranquillement sur l’avenue du Parc en direction du centre-ville, Le Délit a eu l’occasion de s’entretenir brièvement avec Shirley Barnea, une des organisatrices de la manifestation et oratrice d’un des discours. Elle est également la porte-parole du mouvement Pour le Futur Mtl et souligne que « la justice climatique englobe la justice sociale (tdlr) », évoquant l’idée que les pays développés produisent le plus de gaz à effet de serre, tandis que ce sont les pays moins développés qui en subissent les conséquences.
« Les mécanismes d’oppression de la terre et des groupes sociaux ont les mêmes conséquences », a renchéri Marianne, une manifestante. Bien qu’elle explique ne pas avoir elle-même subi de séquelles du dérèglement climatique, elle était dans la rue vendredi dernier pour exprimer sa solidarité avec ceux·lles qui en subissent. Comme beaucoup d’autres manifestant·e·s, elle accorde une plus grande importance aux enjeux sociaux engendrés par la crise climatique qu’aux enjeux écologiques.
« Les mécanismes d’oppression de la terre et des groupes sociaux ont les mêmes conséquences »
Une des revendications importantes qui ont été entendues lors des discours est l’objectif de cesser complètement l’utilisation des énergies fossiles au Québec d’ici 2030. Interrogée quant à l’aspect que pourrait prendre la société québécoise sous cette mesure, Shirley Barnea affirme : « Ce ne sera pas “la même chose, mais en version électrique”. Il faudra une restructuration qui mettra l’accent sur le transport en commun (tdlr) ».
Plusieurs membres de la Première Nation innue de Matimekush-Lac John étaient présent·e·s pour parler de leur expérience en tant que victimes du dérèglement de l’environnement par l’humain. En effet, selon les représentant·e·s du groupe, l’activité minière à proximité fait fuir les animaux qu’il·elle·s chassaient, emplit l’air de poussière et détruit le paysage qui les entoure. Les représentant·e·s de la communauté soutiennent que le minage détériore non seulement l’environnement naturel, mais également les conditions de vie de leur nation, concrétisant le lien entre justice sociale et climatique.