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Recommandation musicale : Inuktitut par Elisapie

Un plongeon émouvant dans la jeunesse d’Elisapie.

Clément Veysset | Le Délit

Au-delà d’être des artistes et groupes de musique qui ont marqué des générations, qu’est-ce que Metallica, Fleetwood Mac, Cindy Lauper, Queen, Pink Floyd, Led Zeppelin, Blondie, Patrick Hernandez, Leonard Cohen et The Rolling Stones ont en commun ? Tous ces artistes ont accepté d’être représentés dans l’album de reprises Inuktitut de l’auteure-compositrice-interprète inuk Elisapie. Dans cet album cathartique, Elisapie reprend en inuktitut, sa langue maternelle, dix chansons qui ont marqué sa jeunesse au Nunavik.

En pleurer avant d’en rire

La chanteuse a sélectionné les morceaux en fonction des émotions fortes qu’ils réveillent en elle, et des souvenirs associés à chacun d’entre eux : « J’ai choisi des chansons qui me font pleurer », a‑t-elle dit en entrevue avec Le Journal de Montréal. Elisapie a demandé l’autorisation aux artistes pour reprendre et traduire leurs chansons en inuktitut. Contrairement à l’enthousiasme de certains pour le projet, d’autres ont refusé de voir leurs chansons traduites. C’est le cas du groupe de pop suédois ABBA : « C’est dommage, on avait une version complètement pétée de Chiquitita. Ma fille ne les écoute plus à cause de ça ! » a dit Elisapie à La Presse dans une autre entrevue. Pour sa part, la reprise de The Unforgiven de Metallica a été partagée par le groupe sur ses réseaux sociaux et a même été mise en avant dans un article dans l’éminent magazine Rolling Stone. Selon ce dernier, on entend dans l’album d’Elisapie un mélange de « banjo, percussions traditionnelles, saxophone, basse, chants de gorge et scie musicale, en addition à la guitare et au synthétiseur (tdlr) ». Les reprises des chansons, pour la plupart de genre rock, sont des versions plus douces et épurées des originales. Elles véhiculent avec brio l’impact émotionnel que ces chansons ont eu sur Elisapie et sa communauté inuk dans leur jeunesse, soit, entre autres, de les accompagner dans leur tristesse et de leur apprendre que c’est valable de vivre sa peine pleinement.

« Dans cet album cathartique, Elisapie reprend en inuktitut, sa langue maternelle, dix chansons qui ont marqué sa jeunesse au Nunavik »

L’album Inuktitut, produit par le label Bonsound, est disponible sur les plateformes Spotify, Apple Music, Bandcamp et Bonstore. Cet automne, Elisapie sera en tournée dans plusieurs villes du Québec et sera notamment en concert à Montréal à l’Usine C les 7, 8 et 9 décembre prochain.


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