Le 26 octobre dernier, le conseil législatif de l’Association étudiante de l’Université McGill (AÉUM) a adopté une motion afin d’augmenter les frais de base, qui prennent en charge les opérations du bâtiment, la dotation en personnel et divers services cruciaux, de 71% pour tous les étudiants de l’Université. Ainsi, les frais de base de l’AÉUM passeraient de 68$ à 117$ par semestre, pour les étudiants en baccalauréat à temps plein à McGill. Cette augmentation totalise près de 1000$ de dépenses sur quatre ans pour un étudiant à McGill.
Pourquoi une telle hausse ?
Dans le compte-rendu de la motion, l’’AÉUM a justifié cette hausse drastique, par le désir d’offrir un salaire convenable à l’entièreté de ses employés dans le contexte de hausse du coût de la vie. Un autre élément avancé par l’AÉUM est le montant des frais de base des unions étudiantes à McGill, largement en dessous de la moyenne des autres universités canadiennes. Il est aussi important de préciser que ces frais sont restés inchangés depuis cinq ans, alors que les besoins de l’association ne sont plus les mêmes qu’avant la pandémie et l’inflation.
Le rapport de la motion votée par l’AÉUM le 26 octobre rapporte que « les gains supplémentaires permettront à SSMU d’élargir la qualité et la quantité de ses services », et que si une telle hausse n’est pas appliquée, l’état financier de l’AÉUM se dégradera considérablement. Les frais de base passeront ainsi de 68$ à 117$ par semestre pour tous les étudiant à temps plein à l’Université. Cette hausse représente donc environ 1000$ de déboursés en quatre ans afin de couvrir les frais de bases imposés par l’AÉUM.
« Le vote contestataire de la Faculté des arts n’a pas été suffisant pour bloquer l’adoption de la motion en raison du vote unanime des autres facultés de l’Université, toutes en faveur de la hausse. »
Une décision qui divise
La motion sur la hausse des frais de base de l’AÉUM a été adoptée avec une majorité de votes en faveur au dernier conseil législatif de l’AÉUM et un seul vote contre, celui de la Facultés des arts.
Le Délit s’est entretenu avec Quinn Porter, le représentant de la Faculté des arts, qui a voté contre la motion. Quinn a expliqué qu’en tant que représentant des étudiants de l’Université, il défend leurs droits et insiste qu’ « il est essentiel que les étudiants sachent sur quoi ils votent ». Il est donc important selon lui d’informer davantage la population étudiante concernant cette hausse, car celle-ci aura un effet non négligeable sur les dépenses effectuées par les étudiants pour les frais universitaires. Le vote contestataire de la Faculté des arts n’a pas été suffisant pour bloquer l’adoption de la motion en raison du vote unanime des autres facultés de l’Université, toutes en faveur de la hausse.
Un contexte délicat
Cette hausse s’inscrit aussi dans un contexte particulier. En effet, elle coïncide avec la décision du gouvernement de François Legault d’augmenter les frais de scolarité pour les étudiants non québécois. Les étudiants canadiens non québécois et internationaux paieront, d’ici septembre 2024, 17 000$ et 20 000$ minimum respectivement, s’ils souhaitent entreprendre leurs études au Québec. À cela s’ajoute l’inflation importante du prix des loyers, de la nourriture et des autres dépenses quotidiennes. Quinn Porter fait part de cette réalité qui touche de nombreux étudiants en ce moment : « Je ne pense pas que l’étudiant moyen de la Faculté des arts soit prêt à donner 1 000 $ à l’AÉUM [sur quatre ans, ndlr]. »
Qui a t‑il à venir ?
Maintenant que cette motion a été adoptée par le conseil législatif de l’AÉUM, la prochaine étape concerne les étudiants, qui pourront faire entendre leur voix au prochain référendum de l’association qui se tiendra du 14 au 24 novembre. Une telle hausse des frais est importante pour l’avenir de l’AÉUM et une campagne importante pour convaincre les étudiants peut être attendue dans les prochaines semaines sur le campus.