Les changements climatiques et le réchauffement climatique sont deux termes distincts, liés par une relation de causalité. Il est trop facile de ne pas se poser de questions et de considérer les deux concepts comme presque interchangeables. Pourtant, cette confusion des termes peut influencer la manière dont nous percevons la part de responsabilité de l’humain dans la crise climatique. Il est important de savoir les différencier pour mieux comprendre l’impact des activités humaines sur l’environnement, et afin de mieux interpréter les informations qui circulent au quotidien à propos de l’environnement.
« Les changements climatiques sont les symptômes du réchauffement climatique »
Que sont les changements climatiques ?
Selon la définition officielle des Nations Unies, les changements climatiques « désignent les variations à long terme de la température et des modèles météorologiques ». Il s’agit d’un terme plutôt général pour parler des évolutions du climat terrestre de l’échelle régionale jusqu’à l’échelle globale. Quelques exemples de changements climatiques sont l’augmentation de la quantité de feux de forêt, les sécheresses intenses, les inondations et la diminution des glaciers. Ces changements climatiques, bien que très variés, ont tous une cause commune, comme l’illustre si bien Jamy, animateur de l’émission de vulgarisation scientifique C’est pas sorcier (ici paraphrasé) : les changements climatiques sont les symptômes du réchauffement climatique.
Qu’est-ce que le réchauffement climatique ?
On peut alors considérer le réchauffement climatique comme la « maladie » provoquant les changements climatiques. En d’autres termes plus scientifiques, le réchauffement climatique est une hausse de la température terrestre à une échelle globale, dû à une quantité croissante de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère. L’emprisonnement de la chaleur par les GES est un phénomène naturel, qui a pris des proportions démesurées à cause des activités humaines. Depuis l’ère industrielle, la quantité de GES (composés majoritairement de CO2 et de méthane) n’a cessé d’augmenter, à cause de l’utilisation de plus en plus répandue des énergies fossiles.
On entend souvent parler dans les médias et les reportages scientifiques de la limite du 1,5 ̊C, établie en 2015 par l’Accord de Paris, mais qu’est-ce que cela veut réellement dire ? Pourquoi la limite n’est-elle pas de 1 ̊C ou 1,75 ̊C ? L’objectif est de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 ̊C au-dessus de la moyenne préindustrielle (1850–1900), parce qu’il s’agit du « seuil critique au-delà duquel on augmente le risque de franchir des points de bascule ». Les points de bascule sont des changements climatiques irréversibles, comme la fonte totale des calottes glaciaires ou l’extinction en chaîne d’espèces. La surface de la planète est normalement – c’est-à-dire ne pas prendre en compte les activités humaines qui augmentent les quantités de GES – maintenue à une température moyenne de 15 ̊C. Si celle-ci augmente de 1,5 ̊C globalement, à certains endroits la température peut rester stable, mais à d’autres endroits, elle peut augmenter de près d’une dizaine de degrés. Selon le Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec, « au Québec, l’augmentation des GES pourrait se traduire, d’ici 2050, par une hausse des températures pouvant atteindre 5 ̊C au sud et 9 ̊C au nord, principalement en hiver ».
Le réchauffement climatique et les changements climatiques sont des phénomènes naturels tout à fait normaux, lorsqu’ils se produisent sur des milliers, voire des milliards d’années. La vitesse exceptionnelle à laquelle ils évoluent aujourd’hui est ce qui les rend dangereux pour la vie terrestre et l’humanité telles qu’on les connaît. L’objectif du 1,5 ̊C est aujourd’hui considéré comme difficilement atteignable, selon plusieurs scientifiques, mais il est tout de même plus avantageux de viser haut et de continuer à s’améliorer plutôt que de stagner et laisser la situation se dégrader.