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13e édition du Festival Fondu au Noir

Un festival mettant en avant les figures noires de la scène culturelle québécoise.

Léona Carthy

Du 7 au 11 février 2024 se tiendra à Montréal la 13e édition du Festival Fondu au Noir, créé en 2011 par l’actrice et productrice canadienne d’origine haïtienne, Fabienne Colas. Le festival met à l’affiche de nombreuses figures de la scène culturelle québécoise et canadienne à travers un programme diversifié combinant des projections de films, des panels de discussions, des spectacles humoristiques, des ateliers de contes, ou encore de réalité virtuelle. Ce festival hybride propose aussi de nombreux événements en ligne sur son site internet.


La programmation

Le film documentaire clé du festival, L’Audience sera projeté lors de la cérémonie d’ouverture le 7 février à 18h au Cinéma moderne, suivi d’une discussion avec la réalisatrice et protagoniste du film Peggy Nkunga Ndona, d’origine congolaise. L’Audience, sorti en mai dernier, suit le combat de Peggy, Simon et de leurs trois enfants, qui après avoir fui la répression politique en République Démocratique du Congo et traversé clandestinement 11 pays, attendent l’audience qui déterminera s’ils seront acceptés comme réfugiés politiques au Canada. 

Le festival hybride met aussi à l’affiche une entrevue retraçant le parcours de Frédéric Pierre, acteur québécois d’origine haïtienne, et producteur de la nouvelle série à succès, Lakay Nou, diffusée par Radio Canada depuis le 17 janvier 2024. Au cours de panels de discussion, le festival mettra aussi en lumière la mémoire occultée des esclaves noirs et autochtones au Canada, et se penchera sur la notion de racisme environnemental. Animées par des leaders communautaires montréalais, ces discussions se tiendront à l’Afromusée dans le quartier Latin.


La reconnaissance

Cette dernière édition du festival s’inscrit aussi dans la décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, proclamée en 2015 par l’ONU, comme nous l’a rappelé Nerline Labissière, employée du festival chargée des relations avec la communauté, en entrevue avec Le Délit. « Cette année, on veut rayonner encore plus parce que c’est non seulement le mois de l’histoire des Noir·e·s, mais aussi la dernière année de la décennie des personnes afro-descendantes. Donc notre objectif pour cette édition est de vraiment faire reconnaître qu’on est un peuple avec une culture singulière à protéger, mais aussi à souligner. » C’est selon elle l’essence même du festival : « Fondu au Noir, c’est un mélange et la mise à l’honneur de tous les talents afro-descendants, de la musique, des performances d’humour en passant par le cinéma. » 

Une autre particularité du festival est sa vocation interculturelle. « Le rayonnement qu’on a est avant tout québécois. Je pense qu’aujourd’hui on est capable de dire qu’on a été en mesure de créer des ponts entre les cultures, de faire découvrir nos talents, ainsi que notre vécu à la société. Ce dont je suis fière, c’est aussi de notre association avec d’autres cultures similaires à la nôtre, qui vivent ou qui ont vécu des situations similaires, entre autres la culture autochtone. » Cette fusion culturelle se retrouvera notamment le 9 février au soir, lors d’une prestation musicale mélangeant rap, hip-hop, et électro, avec des artistes haïtiens et autochtones.


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