Il existe différentes manières de s’engager pour la cause environnementale en tant qu’étudiant·e à McGill. Rejoindre un des nombreux clubs militants du campus ou lire et contribuer à la section Environnement du Délit en sont des exemples. Mais quelles sont les autres opportunités et évènements ayant lieu sur le campus ? Pour répondre à cette question, l’Université a créé le module de développement durable, disponible sur MyCourses. Cette formation en ligne vise à fournir des pistes à tous·tes ceux·celles qui cherchent à rendre le campus plus durable et plus respectueux de l’environnement.
Un module éducatif pour sensibiliser
« L’Université McGill a développé le module étudiant “Créer un avenir meilleur : le développement durable à McGill” en réponse à l’intérêt croissant des étudiants pour les questions de durabilité mondiale et à leur volonté
d’agir », explique François Miller, directeur exécutif du Bureau du développement durable de McGill. Il poursuit : « Ce module étudiant est un cadre d’apprentissage à la fois structuré et autodidacte, dont l’un des principaux objectifs est de renforcer la sensibilisation et l’implication dans les questions de durabilité sur le campus. Il propose également un examen complet de la durabilité, qui englobe ses aspects environnementaux,
sociaux et économiques. »
« Lieu d’échange et de partage d’idées, le module invite les étudiant·e·s à un travail collaboratif »
« Lancé en janvier 2023, le module a déjà attiré plus de 800 participant·e·s », nous indique François Miller. Cette formation en ligne au développement durable repose sur la base du volontariat. Pour y accéder, il suffit de se rendre sur le site internet du Bureau de Développement durable de McGill. Le module dure environ 45 minutes, mais il est possible de le laisser de côté et d’y revenir pour le compléter. Il est offert en anglais et en français, et il existe une version pour les étudiant·e·s et une autre destinée au personnel et aux professeur·e·s.
Divisé en trois sections, le module définit d’abord le concept de développement durable comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». La formation rappelle que, contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, le développement durable implique des dimensions autres que l’environnement, à savoir la durabilité sociale et économique. Ces trois piliers sont interconnectés et interdépendants. Le volet environnemental est fondé sur l’idée que « la durabilité environnementale se produit lorsque le taux de consommation de l’humanité ne dépasse pas le taux de reconstitution de la nature et lorsque le niveau de pollution et d’émission de gaz à effet de serre de l’humanité ne dépasse pas la capacité de restauration de la nature ». La deuxième section relie le concept de développement durable à l’histoire de McGill. Il permet de découvrir la chronologie de son intégration dans
les institutions de l’Université depuis la création en 1998 de l’École de l’environnement [Bieler School of Environment, ndlr]. Parmi les dates notables : l’année 2009 avec la création du Fonds des projets de durabilité, qui offre des financements aux initiatives de développement durable sur le campus, ou encore l’année 2019,
avec la campagne « Refill McGill », interdisant la vente d’eau embouteillée pour réduire les déchets plastiques. La dernière section met en avant les façons d’intégrer la durabilité dans la vie de tous les jours. Elle nous invite à nous questionner davantage sur nos habitudes de consommation en réfléchissant à comment agir de manière plus durable.
Vers un campus plus durable
Lieu d’échange et de partage d’idées, le module invite les étudiant·e·s à un travail collaboratif. « Conçu pour optimiser l’expérience de l’utilisateur·rice, le module intègre des éléments interactifs tels que des visuels, des
activités et des vidéos, ainsi que des possibilités d’apprentissage asynchrone par les pairs via des tableaux de messages et des sondages en direct », décrit François Miller. Il ajoute : « Les commentaires des étudiant·e·s ont joué un rôle clé dans l’élaboration du contenu et dans la conception du module, garantissant ainsi sa pertinence et son attrait pour la communauté diversifiée de McGill. Il est utile de noter que McGill mène actuellement un processus de consultation sur sa prochaine stratégie en matière de climat et de durabilité, et invite les étudiant·e·s à faire part de leurs commentaires par l’intermédiaire d’un tableau communautaire visuel. »
En effet, le module s’inscrit dans le cadre de la stratégie climat et développement durable 2020–2025 de McGill. Cette stratégie est axée sur plusieurs objectifs à long terme. Le premier est d’atteindre la Cote Platine en développement durable d’ici 2030. Il s’agit de la distinction la plus élevée qu’une université peut se voir attribuer par le Système de suivi, d’évaluation et de notation du développement durable (Sustainability Tracking, Assessment & Rating System – STARS®, (tdlr)). Ce dernier, encadré par l’Association pour l’avancement de la durabilité dans l’enseignement supérieur, permet aux établissements de mesurer leurs performances en matière de développement durable. Aujourd’hui, McGill possède le statut Or avec un score de 76,69 points, se rapprochant du minimum de 85 points nécessaires à l’obtention de la Cote Platine. Les autres objectifs fixés par l’Université sont d’aller vers le zéro déchet d’ici 2035 et de devenir carboneutre d’ici 2040.
Un guide pratique
Une fois complété, il est toujours possible d’accéder au module, qui fournit une longue liste de ressources utiles pour s’impliquer sur le campus en matière d’environnement. En préambule de la formation, un message d’avertissement alerte : « Parfois, ce sujet [développement durable, ndlr] peut conduire à l’éco-anxiété, un terme utilisé pour exprimer le fait de se sentir dépassé, stressé ou anxieux en pensant aux défis liés au climat et à la durabilité. N’oubliez pas de vous concentrer sur les actions qui sont à votre portée et de parler de ces émotions avec les autres pour éviter de vous sentir isolé. Vous pouvez consulter des ressources pour lutter contre l’éco-anxiété, ou contacter le Centre de bien-être des étudiants de McGill. » D’autres ressources pratiques comprennent entre autres l’application « Ça va où ? » pour mieux savoir recycler, les conseils d’Hydro-Québec pour réduire sa consommation d’électricité, etc. Par ailleurs, la formation fournit une liste de cours reliés à l’environnement, des opportunités de recherche dans le domaine, et bien d’autres ressources auxquelles vous n’aurez accès qu’en complétant le module. Réaliser la formation donne aussi la possibilité d’obtenir des crédits co-curriculaires reconnus par l’Université. Ceux-ci peuvent être un avantage précieux sur un CV, car ils attestent de l’engagement de l’étudiant·e à des activités d’apprentissage en dehors de la salle de classe.
« Parmi les 40 000 élèves de McGill, seulement 800 ont complété la formation depuis 2023 : une faible proportion »
Faut-il le rendre obligatoire ?
Nombreux·euses sont ceux·celles qui n’ont jamais entendu parler du module de développement durable à McGill. Il est dommage que tant de ressources soient encore inconnues des étudiant·e·s. « Si le module s’est avéré efficace pour promouvoir l’éducation et l’engagement en matière de développement durable, il reste facultatif, conformément à l’engagement de McGill en faveur de l’autonomie des étudiant·e·s et de la diversité académique. Cette approche permet aux étudiant·e·s d’aborder les concepts de durabilité à leur propre rythme, en respectant leurs intérêts et leurs priorités », affirme François Miller. Parmi les 40 000 élèves de McGill, seulement 800 ont complété la formation depuis 2023 : une faible proportion. On peut penser que la rendre obligatoire permettrait à tous·tes d’accéder à ses avantages. Ça nous concerne tous et toutes, une formation pour la prévention des violences sexuelles a été rendue obligatoire. Une suite logique serait de faire de même pour le module sur la durabilité.