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Marathon de Montréal 2024

Retour sur un événement riche en succès.

Margaux Thomas | Le Délit

Ce dimanche 22 septembre, le départ du Marathon de Montréal a été lancé depuis l’espace 67 du Parc Jean-Drapeau, sur l’île Sainte-Hélène. Le plus grand événement de course à pied au Québec, créé en 1979 sous la supervision du journaliste sportif Serge Arsenault, a marqué sa 32e édition avec un parcours symbolique, traversant Montréal de rive en rive. L’occasion est d’autant plus significative puisque le parc Jean Drapeau célèbre ses 150 ans cette année.

Au programme, la traversée de cinq quartiers emblématiques de la ville, qui ne sont autres qu’Ahuntsic-Cartierville, Plateau-Mont-Royal, Rosemont-La Petite-Patrie, Ville-Marie et Villeray-Saint-Michel-Parc- Extension, tout en longeant les principaux parcs. Les coureurs ont notamment eu l’occasion d’apercevoir la basilique Notre-Dame de Montréal ainsi que d’autres monuments symboliques du patrimoine montréalais. Cette année, l’événement a réuni 27 000 coureuses et coureurs, un record d’inscriptions depuis son commencement. Pour établir une comparaison, l’année 2003 ne comptait que 2 400 coureurs. La popularité de l‘événement n’a cessé de croître, attirant des participants provenant de l’extérieur de la province et même du pays !

Malgré son nom, le Marathon de Montréal ne propose pas seulement un marathon annuel. Sur trois jours, du 20 au 22 septembre, les épreuves du 10, 5 et 1 kilomètres, ainsi que le mile et les courses jeunesse se sont déroulés sous l’égide du Marathon Beneva, en se clôturant par les 42,2 kilomètres phares ce 22 septembre. Les marathoniens étaient accompagnés des participants du demi-marathon pendant 14 kilomètres, avant de se séparer au niveau du Boulevard Saint-Joseph.

Une équipe d’encadrement mobilisée

Les membres de l’organisation du marathon étaient présents tout au long du parcours pour s’assurer de la fluidité de l’événement : « On doit préparer plusieurs mois à l’avance, c’est un événement qui demande beaucoup de préparation et de monde, pour encadrer et gérer des flux de spectateurs », explique l’un des organisateurs. 

Les organisations travaillent en collaboration avec la ville de Montréal, qui apporte notamment son aide pour la fermeture des routes et la sécurité. La police, la sécurité et les pompiers étaient présents pour assurer le bon déroulement du marathon. La compagnie Beneva constitue également un partenariat majeur en ce qui concerne le financement de l’événement depuis 2020. 

Le personnel encadrant était notamment composé de bénévoles, qui étaient responsables de nettoyer les trottoirs jonchés de verres en carton et d’emballages après le passage des coureurs aux zones de ravitaillement. Joaquim et Olivier participaient à cette activité bénévole dans le cadre scolaire : « On est censés réaliser deux activités de bénévolat dans l’année, et on était motivés par le marathon, parce qu’aider les coureurs et les encourager, c’est une expérience intéressante. »

« Pendant les entraînements, on ne court jamais le parcours en entier, donc il y a un mélange d’excitation et de stress de savoir si on sera capable d’aller jusqu’au bout »

Lancement du Marathon : entre excitation et changement

Au départ de la course, et malgré la température fraîche, l’ambiance était déjà électrique. Des milliers de marathoniens se préparaient pour la course à l’aide de musique ou de méditation, et toutes autres méthodes utile pour se mettre dans sa bulle. 

Lou et Héloïse étaient toutes les deux présentes, l’une sur la ligne de départ et l’autre prête à encourager derrière les barrières. Les deux amies se sont beaucoup entraînées ensemble l’année précédente pour le marathon 2023, mais rien ne prépare entièrement à la course officielle : « Pendant les entraînements, on ne court jamais le parcours en entier, donc il y a un mélange d’excitation et de stress de savoir si on sera capable d’aller jusqu’au bout », explique Héloïse, qui avait déjà couru le demi-marathon en 2023. 

Parmi les coureurs du Marathon, de nouveaux athlètes étaient présents, mais aussi d’anciens participants, qui n’avaient pas eu l’occasion de tester le nouveau circuit. Jusqu’en 2022, en effet, le parcours du Marathon de Montréal passait principalement par le centre-ville, avec un départ souvent situé près du Pont Jacques-Cartier ou dans des zones proches du centre historique. Il longeait des quartiers emblématiques comme le Vieux-Port, avant de traverser d’autres parties de l’île, incluant le parc Jean-Drapeau. Ce tracé valorisait des sites historiques, mais l’édition actuelle a changé pour inclure davantage d’espaces verts et un nouveau parcours entre l’île Sainte-Hélène et le parc Maisonneuve. 

Ce changement de parcours relève des avis mitigés au sein de la communauté montréalaise : « Les années précédentes, le parcours était moins étalé dans la ville et c’était peut-être plus festif parce que les supporters étaient tous plus regroupés », maintient Anna, qui encourage ses amis depuis quelques années. 

Emportés par la foule

Depuis le Pont Jacques-Cartier au parc La Fontaine, et jusqu’à la ligne d’arrivée, les nombreux spectateurs ont acclamé les coureurs avec vigueur, tout en profitant de l’ambiance festive du marathon. Déjà nombreux au départ, tous ont participé à la grandeur de l’événement en encourageant amis, famille, et inconnus : « C’est sûr qu’au bout d’un moment, [les encouragements, ndlr] aident à trouver la motivation », déclare un groupe de Montréalais, venu encourager des amis à l’aide de clochettes et de magnétophones. Chloé, supportrice de longue date, souligne l’importance du public : « On peut voir sur le visage des sportifs que cela leur fait plaisir quand on les encourage. »

D’autres sources de motivation étaient également populaires le long du chemin de course : musique, bulles, jets d’eau… Certains spectateurs ont personnalisé des bannières avec des messages encourageants et humoristiques. Le dossard nominatif est également un élément-clé de motivation : « Le fait que les spectateurs voient notre nom et nous encouragent personnellement, c’est plus touchant aussi », affirme Justine, qui a couru son premier demi-marathon cette année. 

Le public semble constituer un facteur clé de motivation pour les coureurs, ce qui explique en partie l’annulation du marathon de 2021, en raison des conditions sanitaires qui auraient empêché le rassemblement de spectateurs au fil du parcours. Emmanuelle, qui a couru le marathon plusieurs fois depuis six ans, com- prend cette décision : « Je me suis blessée six semaines avant la course, le public était donc vraiment nécessaire pour rester motivée dans les moments compliqués. » Gabriel, participant au marathon, partage le même constat : « À chaque kilomètre, il y avait toujours des groupes avec de nouveaux slogans…Surtout dans les passages difficiles où je pensais que je m’arrêterais, le public m’a vraiment aidé. Je ne pense pas que j’aurais aussi bien performé sans eux. »

Une ligne d’arrivée bien méritée

À l’arrivée située au parc Maisonneuve, l’ambiance générale était festive : « On est fières d’avoir accompli le challenge et d’avoir fini », affirment Stéphanie et YLan. Gabriel partage les mêmes conclusions : « Je suis super fier de ce que j’ai accompli, puisque c’est mon premier marathon, et j’ai réussi à pousser à travers les crampes et le mal de jambes. »

Les objectifs étaient différents, certains ayant pour but de se dépasser tout en priorisant la santé et d’aller au-delà de leurs capacités, tandis que d’autres se sont lancés un défi entre amis. Pour Justine et Joëlle, novices du demi-marathon, l’objectif était de ne pas s’arrêter : « Partir lentement c’est mieux pour garder de l’énergie à la fin ; nous n’étions pas des coureuses avant, et notre seul objectif était de ne pas marcher, ce qu’on a réussi. »

Une chose est sûre, tous étaient déterminés d’atteindre la ligne d’arrivée, et certains sont déjà sûrs de retenter l’expérience en septembre 2025, cette fois avec des objectifs plus ambitieux en tête.


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