OURAGAN HELENE AUX ÉTATS-UNIS : QUEL BILAN ?
Du 24 au 29 septembre dernier, le sud-ouest des États-Unis a été frappé par un ouragan d’une violence rarement observée ces dernières années. Nommée Helene par les scientifiques, cette catastrophe naturelle a privé des dizaines de milliers d’Américains d’eau et d’électricité. Les inondations ont également été nombreuses et destructrices. À son apogée, l’ouragan a été classé catégorie 4 (sur 5) et ses vents ont atteint 225 km/h. Selon les chiffres de Radio-Canada, le bilan dénombre plus de 200 morts au total, dont la moitié en Caroline du Nord. Les autres états touchés incluent la Caroline du Sud, la Géorgie, la Floride, le Tennessee et la Virginie. Helene est le deuxième ouragan le plus meurtrier à avoir frappé les États-Unis au cours des 50 dernières années, après Katrina en 2005. Cette catastrophe nourrit l’hypothèse que les ouragans sont en train de devenir plus extrêmes et destructeurs à cause du changement climatique. Pr. John Gyakum, qui enseigne le cours ATOC 185 Natural Disasters (Désastres Naturels), l’avait expliqué dans notre enquête environnementale sur les ouragans.
Malgré les terribles dommages et les morts causés par l’ouragan, Le Monde note que Kamala Harris et Donald Trump, candidats à la présidentielle américaine prévue pour début novembre prochain, n’ont pas hésité à profiter des contrecoups de l’ouragan à des fins politiques. En effet, Harris a rendu visite à un centre de secours en Géorgie, où elle a remercié les secouristes et a aidé à distribuer des repas aux sinistrés. De son côté, Trump a accusé le gouvernement Biden de ne pas prêter main forte aux régions historiquement républicaines, particulèrements touchées par l’ouragan Hélène. À l’heure où nous écrivons cet article, un autre ouragan, Milton, évolue dans le Golfe du Mexique. Classé catégorie 5, il devrait atteindre la Floride le 9 octobre.
FIN DE LA GRÈVE DES PROFESSEURS DE DROIT
Le 1er octobre, McGill et l’Association McGillienne des Professeur·e·s de Droit (AMPD) ont trouvé un terrain d’entente, mettant ainsi fin à la grève à durée indéterminée du syndicat, en cours depuis le 26 août. Début septembre, le Délit avait interrogé Kirsten Anker, professeure associée de la faculté de droit et vice-présidente de l’AMPD. Elle avait indiqué que les professeurs de droit se battaient pour de meilleures conditions de travail, davantage d’autonomie au sein de la faculté, ou encore une plus juste rémunération, et à terme la signature d’une convention collective. Cependant, elle avait précisé que la raison première de la grève était la procédure légale amorcée par McGill afin d’annuler la certification syndicale de l’AMPD, menaçant l’existence même du syndicat.
Le 1er octobre, l’AMPD a annoncé dans un communiqué de presse qu’ils étaient parvenus à un accord avec l’Université. En effet, le syndicat a indiqué que « McGill rejoindra toutes les autres universités québécoises et reconnaîtra les syndicats de professeurs qui sont régis par des conventions collectives. L’AMPD suspendra sa grève […], ce qui permettra aux étudiant·e·s en droit de McGill de retourner en classe et de terminer leur semestre sans perte de crédits, ni retard ». Selon l’AMPD, McGill a également accepté d’abandonner son processus de décertification contre l’association. Un arbitre sera cependant sollicité pour la négociation de la convention collective. Evan Fox-Decent, professeur de droit et président de l’AMPD, a déclaré que « cette solution est une victoire pour tout le monde à McGill ». Kirsten Anker s’est également exprimée : « Nous sommes impatients de retourner en classe et de faire ce que nous aimons : enseigner. »
MONTRÉAL : LES SALLES DE SPECTACLE EN PÉRIL
Dans une décision rendue le 23 septembre 2024, la Cour d’appel du Québec a ordonné à La Tulipe, iconique salle de spectacle montréalaise, d’arrêter toute amplification sonore, menant à sa fermeture temporaire après plus de 100 ans d’activité. Le rendement de cette décision est le résultat de nombreuses plaintes de bruit, déposées depuis 2016 par un propriétaire voisin, Pierre-Yves Beaudoin. En mai 2023, la Cour supérieure du Québec avait partiellement donné raison à Beaudoin, ordonnant à La Tulipe d’insonoriser ses salles et de lui verser 1 500$ de compensation. Cependant, le plaintif avait considéré le jugement insuffisant, et a ainsi présenté son cas en cour d’appel, qui a ultimement prohibé le théâtre de faire du bruit.
Depuis l’annonce de la fermeture de cette salle mythique, plusieurs artistes Québécois ainsi que des figures de la scène artistique montréalaise telles que Jon Weisz, directeur général des Scènes de Musique Alternatives du Québec, se sont exprimés sur la situation. Ils ont déploré la mise en péril des espaces culturels, notamment les espaces indépendants accueillant des artistes locaux.
Dans les jours suivant l’annonce de la fermeture temporaire de la salle, des manifestations ont été organisées, menant à l’amendement du règlement municipal invoqué par Beaudoin lors du procès. Le règlement en question permettra dorénavant aux salles de spectacles, bars et autres espaces culturels de faire du bruit, du moment que celui-ci n’est pas excessif. Cependant, le jugement initial reste effectif, menant à la fermeture définitive de la Tulipe. Luc Rabouin, maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, a affirmé que cette modification aux règlements municipaux empêcherait toute future interprétation telle que celle rendue par le juge en cour d’appel.