CONFÉRENCE DE PARIS POUR LE LIBAN : QUEL BILAN ?
Le 24 octobre dernier, une conférence en soutien au Liban a eu lieu à Paris. Organisée par le président français Emmanuel Macron, la conférence s’est tenue en réponse au conflit qui oppose le Hezbollah, organisation reconnue comme terroriste par le Canada, localisée au Liban, et Israël. En effet, le conflit a largement fragilisé les institutions libanaises et déplacé près d’un million de personnes. Par ailleurs, selon les estimations du ministère de la Santé libanais, plus de 2 546 personnes auraient été tuées depuis octobre 2023, dont près de 127 enfants. L’objectif de la conférence était de pousser pour un cessez le-feu entre les deux belligérants, et d’encourager à l’application de la résolution 1 701 de l’ONU prescrivant le désarmement du Hezbollah et le retrait des troupes israéliennes au Liban.
Au total, la conférence a permis de réunir 800 millions de dollars d’aide humanitaire ainsi que 200 millions de dollars pour l’armée libanaise. Par une contribution directe à l’armée, les donateurs de la conférence espèrent lui donner les moyens de faire respecter son autorité sur le territoire. Actuellement, cette autorité est largement affaiblie par la présence du Hezbollah. Comme le rapporte Courrier International, Najib Mikati, le premier ministre libanais, a déclaré que « l’autorité libanaise doit s’exercer sur l’ensemble du territoire et il ne doit y avoir d’armes que dans les mains de l’armée libanaise et de l’État ». Les États-Unis, la France ou encore l’Allemagne faisaient partie des donateurs majeurs de la conférence. Selon Le Devoir, le Canada n’a pas contribué, mais Affaires mondiales Canada a rappelé que presque 50 millions de dollars d’aide humanitaire avaient déjà été envoyés au Liban cette année.
SOMMET DES BRICS À KAZAN : QUEL AVENIR POUR LE GROUPE ?
Cette année, le sommet des BRICS s’est déroulé du 22 au 24 octobre à Kazan, en Russie. L’acronyme BRIC (pour Brazil, Russia, India, China) est apparu dans les années 2000 pour définir ce groupe de pays « émergents » à la croissance rapide. Le « S » s’est ajouté une décennie plus tard avec l’adhésion de l’Afrique du Sud (South Africa). Cette année, le groupe s’est élargi pour devenir le BRICS+, incluant l’Egypte, l’Iran, les Emirats Arabes Unis, et l’Ethiopie. En tant que groupe géopolitique se revendiquant du « Sud Global », le rôle des sommets des BRICS est de réaffirmer leur poids politique et économique sur la scène internationale.
La conférence de Kazan intervient dans un contexte géopolitique tendu, marqué notamment par l’invasion russe de l’Ukraine. La Russie, qui a accueilli de nombreux dirigeants mondiaux clés, tels que Xi Jinping ou Narendra Modi, s’est présentée comme un acteur clé, mettant en scène chaque interaction entre les participants pour donner une bonne image. Moscou a voulu envoyer un message à l’Occident, que la conférence présidée par Vladimir Poutine était un franc succès. Cependant, aucun réel accord n’a été signé entre les participants, et ces derniers étaient incités par Poutine à ne pas aborder la question de l’Ukraine. De plus, l’image lisse de la conférence a été troublée par la présence d’Antonio Guterres, secrétaire des Nations Unies, qui n’a pas hésité à condamner fermement l’agression russe. Lors de la conférence, il a profité de son statut pour rappeler que l’invasion russe en Ukraine constituait une grave violation à la Charte des Nations Unies et au droit international.
COUP D’ÉCLAT ENVIRONNEMENTALISTE SUR LE PONT JACQUES-CARTIER : DES CONSÉQUENCES À LA HAUTEUR DU MESSAGE ?
Ce mardi 22 octobre, plusieurs activistes environnementalistes ont escaladé le pont Jacques-Cartier de Montréal, bloquant la circulation pendant plusieurs heures. L’action, qui a été revendiquée par le Collectif Antigone et le groupe Last Generation Canada, avait pour but d’éveiller les consciences quant au manque d’action gouvernementale concrète par rapport à l’urgence climatique, notamment sur le plan des énergies fossiles. Plus précisément, les activistes ont réclamé la création d’une agence fédérale de gestion des crises climatiques, ainsi que la signature d’Ottawa sur le traité de non-prolifération pétrolière. Trois personnes ont été arrêtées et placées en détention provisoire après ce coup d’éclat. Ce vendredi, l’une des personnes ayant aidé à organiser l’action mais n’ayant pas escaladé le pont a été libérée. Cependant, les deux principaux activistes, Jacob Pirro et Olivier Huard, restent aux mains des forces de l’ordre.
Cette détention prolongée est fermement dénoncée par de nombreuses associations telles que Greenpeace Canada, la Ligue des droits et libertés, ou encore Réseau Action Climat Canada, une coalition de 150 organisations travaillant sur les questions climatiques et énergétiques. En 2019, des militants d’Extinction Rébellion, qui avaient également escaladé le pont, n’avaient été retenus que quelques heures par la police. Au niveau juridique, certains avocats remettent en question la détention prolongée tandis que d’autres ne sont pas surpris, évoquant l’impact majeur du coup d’éclat sur la circulation qui aurait pu retarder des ambulances en service. Une manifestation en soutien aux deux activistes aura lieu ce jeudi 31 octobre, le jour de leur comparution devant le palais de justice de Montréal.
SCANDALE DE L’ÉCOLE BEDFORD : LA LAÏCITÉ MISE EN DANGER ?
Le 11 octobre dernier, un rapport gouvernemental a été remis au ministre de l’Éducation québécois, Bernard Drainville, concernant un groupe de 11 enseignants de l’école primaire Bedford, dans le quartier de Côte-Des-Neiges à Montréal. Ils étaient accusés d’y faire régner un climat de peur et d’intimidation auprès des élèves. Le rapport a fait énormément de bruit au sein de la communauté montréalaise, notamment parce qu’il met en lumière l’incapacité du Centre de Services Scolaire De Montréal (CSSDM) à s’assurer du bien-être éducatif de ses élèves. Selon La Presse, le « clan » des 11 enseignants exerçait une telle domination au sein de l’école que d’autres instructeurs opposés à leurs méthodes ont dû quitter l’établissement. En réponse à la remise en cause des capacités du CSSDM, trois directrices d’école ont pris la défense de l’organisation, évoquant le soutien sans faille du Centre dans la direction de leurs écoles.
Au-delà de la remise en cause du CSSDM, le scandale porte sur le manquement à la Loi sur la laïcité de l’Etat. En effet, selon Mr. Drainville, les 11 enseignants auraient introduit des concepts religieux dans leur enseignement. Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois, a quant à lui qualifié l’école Bedford comme cible d’une tentative d’« entrisme islamique ». Cela signifie que selon lui, les 11 enseignants auraient pris les commandes de toute l’institution et y auraient fait régner un climat de terreur spécifiquement pour imposer leur religion. Ce 22 octobre, Mr. Drainville a suspendu le brevet des 11 enseignants visés par les plaintes, et a envoyé à tous les centres de services scolaires de la province une lettre encourageant une rigueur accrue dans tout cas de dénonciation d’inconduites de personnel scolaire.