VISITE CONTROVERSÉE DE FRANCESCA ALBANESE À MCGILL
Le 4 novembre 2024, la Faculté de droit de l’Université McGill accueillera le Maxwell Cohen Moot Court. Le « moot court », une activité parascolaire tenue dans de nombreuses facultés de droit, consiste en la tenue d’un procès fictif, lors duquel des étudiants participent aux plaidoiries et à la rédaction de mémoires. Cette année, la faculté de droit de l’Université McGill a invité Francesca P. Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur le territoire palestinien, à cette simulation. Au vu de cette apparition controversée, quelques groupes étudiants de l’Université, notamment Chabad McGill, Hillel McGill, l’Association des étudiants juifs en droit à McGill, Israël on Campus McGill, et Students Supporting Israel McGill, représentés par la firme légale Spiegel Sohmer, ont posé un ultimatum à l’Université et ont publié le texte sur leurs réseaux.
L’ultimatum accordait à McGill jusqu’au 1er novembre à 14 heures pour annuler la visite d’Albanese. Il souligne en plus les principes légaux supportant la demande et fait référence à l’obligation de l’Université de s’assurer que ses étudiants soient en sécurité, indépendamment de leurs origines, religions, et ethnicités. Cette lettre, envoyée au président de l’Université, Deep Saini, et à Albanese ellemême, conclut que si McGill manque de confirmer la réception de la lettre et de prendre action pour annuler la visite, des procédures judiciaires contre l’Université seront initiées.
Le 1er novembre, Albanese devait également prononcer le discours inaugural à une conférence tenue à Montréal, Coordinating Council 4 Palestine, mais s’est retirée. Charlotte Kates, fondatrice du mouvement Samidoun, groupe récemment qualifié d’entité terroriste par le gouvernement canadien, a également participé à cette conférence en tant que panéliste.
À l’heure de l’écriture de l’article, il n’est pas clair si Albanese a fait apparition à la simulation.
ÉLECTIONS : CHANGEMENTS AU NIVEAU DES GOUVERNEMENTS PROVINCIAUX
Les deux dernières semaines ont été significatives quant aux élections de nouveaux gouvernements provinciaux à travers le Canada.
Le 2 novembre, Susanne Holt est devenue officiellement première ministre du Nouveau-Brunswick. Le Parti Libéral de Susanne Holt forme désormais la majorité au parlement du Nouveau Brunswick, et remplace les progressistes-conservateurs de Blaine Higgs, au pouvoir pendant deux mandats consécutifs de trois ans depuis 2018. Holt devient également la première femme à diriger la province des Maritimes, un fait souligné par le premier ministre Justin Trudeau après son élection. Peu après l’annonce de sa victoire, Holt a promis aux néo-brunswickois de mener la province avec équilibre, et de prioriser les services de santé, l’éducation ainsi que l’abordabilité du marché immobilier.
Les élections au Nouveau-Brunswick ont été précédées par des élections provinciales en Colombie-Britannique, les résultats desquelles ont été annoncés le 19 octobre. Le parti néo-démocrate de David Eby a remporté 47 des 93 sièges au parlement provincial, une victoire serrée menant la province dans un troisième mandat consécutif sous le Nouveau Parti Démocratique.
Le 28 octobre, la Saskatchewan a également tenu ses élections provinciales, lors desquelles a été élu pour son cinquième mandat consécutif le Saskatchewan Party, parti conservateur mené par Scott Moe. Ce dernier concède toutefois quelques sièges au parti d’opposition, le Parti néo-démocrate de la Saskatchewan.
NOUVELLE LOI SOUS LES TALIBANS : ATTEINTE À LA LIBERTÉ DES FEMMES
Ce 26 octobre, le ministère pour la Promotion de la vertu et de la répression du vice, un ministère du gouvernement afghan mené par les Talibans, passe une nouvelle loi concernant les droits de la femme. Selon celle-ci, les femmes n’ont désormais plus le droit « d’entendre la voix d’autres femmes », ce qui signifie, entre autres, que les femmes n’auront plus le droit de discuter entre elles. Le ministre du Vice et de la vertu, Khalid Hanafi, affirme qu’il est interdit pour une femme de réciter des versets du Coran devant une autre femme adulte, et que d’autres chants religieux seront également interdits. Cette loi sera implémentée graduellement, et toute personne qui l’enfreindra fera face à des conséquences, bien que celles-ci restent floues.
Ce nouveau décret fait partie d’une série de lois adoptées par les dirigeants talibans qui visent à « prévenir le vice », et qui contraignent et régulent les comportements et la conduite personnelle des femmes. Ces lois contrôlent notamment l’apparence des femmes en public, les obligeant à dissimuler leur corps et leur visage. Les femmes, déjà exclues de plusieurs sphères de la vie publique, souffrent de conditions de vie de plus en plus inhumaines et cette nouvelle loi témoigne d’une dégradation inquiétante de la situation. Selon Amnistie Internationale, la reprise du pouvoir des Talibans en 2021 a été dévastatrice pour les femmes et les filles. Ces dernières se font progressivement effacer de la sphère sociale et de la sphère publique, une loi à la fois.