Éditer c’est rendre les mots tangibles. C’est rendre accessible l’histoire qui ne vit que par son auteur, pour son auteur. Éditer, c’est partager. C’est pourquoi Lieu Commun nous a offert un moment d’échange lors du lancement de son 23e numéro, celui de l’automne 2024.
Revue mcgilloise depuis 2012
Lieu Commun est l’unique revue littéraire francophone de l’Université McGill, qui réalise chaque semestre un appel de textes. Ce dernier se base sur un thème : une expression de la langue française, telle que « l’ombre au tableau » de l’édition d’hiver 2024, que l’équipe éditoriale vous invite à déconstruire, à réinventer. Pour montrer que les mots ne sont pas figés, pour titiller votre réflexion, votre imagination. Si la revue prend racine à l’Université McGill, les soumissions sont toutefois ouvertes à tous.
Synonyme de partage
Tenu à la librairie N’était-ce-pas l’été, dans le quartier de la Petite Italie, le lancement a permis la rencontre entre auteur·rice·s, éditeur·rice·s et lecteur·rice·s. La soirée s’est ainsi ouverte sur les mots d’Alexandra Girlovan, éditrice et coordinatrice de la revue, accompagnée des autres membres du comité éditorial : Océane Nzeyimana, César Al-Zawahra, Irina Kjelsen, Julie Nicomette, Naomi Degueldre et moi-même. Puis, les auteur·rice·s présent·e·s ont eu l’occasion de lire leur texte édité, plongeant l’auditoire dans un moment suspendu où seuls les mots comptent. Le cadre propice à la découverte a permis un moment « inspirant », comme le souligne Robin Cros, un étudiant présent pour l’occasion, créant un véritable écrin de bienveillance. Certaines phrases ont marqué les esprits, des images ont provoqué des conversations sur le rôle de l’écriture et son importance.
« Pour montrer que les mots ne sont pas figés, pour titiller votre réflexion, votre imagination »
Immergés au milieu des livres, dans une ambiance chaleureuse et conviviale, tous ont eu l’opportunité, l’espace de quelques heures, de pousser la porte de l’univers littéraire. C’est par ailleurs ce que m’a souligné Franck Menelik, étudiant de HEC : « Les lectures ont touché des cordes sensibles en moi […] c’est toujours si agréable de réaliser qu’on n’est pas le seul à écrire. C’est, sans aucun doute, une communauté qui rapproche et qui crée des liens. »
Chacun a ainsi pu repartir avec un exemplaire de la revue. Cet exemplaire gratuit restera une part tangible de cette parenthèse hors du temps, un souvenir des mots échangés, des rêves évoqués et des conversations inachevées qui se poursuivent à l’extérieur. Le lancement s’est terminé sur l’annonce du thème pour l’édition d’hiver 2025 : « La mer à boire », de l’expression « ce n’est pas la mer à boire ». Si, originalement, cette formule s’emploie pour dédramatiser une situation, libre à vous de la déjouer, de la défaire. Libre à vous de penser différemment. Et c’est par ailleurs ce que comptent faire plusieurs personnes interrogées lors du lancement ; leurs esprits fourmillent déjà d’idées. Alors, si l’inspiration vous vient, si les mots coulent de source, si vous rêvez de tenter une nouvelle aventure, n’hésitez plus et écrivez. Soumettez votre texte. Qu’il soit retenu ou non, vous aurez parcouru la plus grande partie du chemin en acceptant de vous livrer sur le papier ; en cherchant à voir plus loin que ce que les thèmes peuvent signifier.