Sommet sur l’IA : Paris appelle à une régulation internationale
D u 6 au 11 février, Paris a accueilli le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, réunissant 61 pays autour d’une déclaration commune en faveur d’une IA « ouverte », « inclusive » et « éthique ». L’événement, coorganisé par la France, l’Inde et la Chine, reflète la volonté de poser les bases d’un cadre international pour réguler l’usage de l’IA. « Nous avons besoin de continuer à faire avancer une gouvernance internationale de l’intelligence artificielle », a affirmé Emmanuel Macron en clôture du sommet.
Cependant, les absences notables des États-Unis et du Royaume-Uni parmi les signataires rappellent les divergences profondes sur le sujet. Le vice-président américain, J. D. Vance, a défendu sa position prudente, mettant en garde contre une « régulation excessive qui pourrait tuer une industrie en plein essor ».
L’annonce du plan Stargate des États-Unis, doté de 500 milliards de dollars d’investissement sur l’IA, suivie de l’arrivée de la Chine avec DeepSeek, a agi comme un électrochoc pour l’Europe, brusquement confrontée au risque d’être complètement dépassée. La réponse européenne s’est traduite, dans un premier temps, par un engagement français pour un plan d’investissements privés de 109 milliards d’euros. Dans la foulée, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a dévoilé un plan de 200 milliards d’euros, visant à renforcer l’innovation et préserver la compétitivité de l’Union Européenne.
De tels investissements, massifs, et presque compulsifs, témoignent des enjeux colossaux liés à l’IA. Malgré ces sommets collaboratifs, le contrôle de cette nouvelle technologie, doté d’un potentiel quasi illimité, demeure l’objectif central. « En vérité, nous n’en sommes qu’au début. Les frontières bougent constamment et le leadership mondial est toujours à saisir », a déclaré Von der Leyen durant le sommet.
Vers une paix en Ukraine : une solution à quel prix ?
Après trois ans de conflit, une solution de paix semble se dessiner pour l’Ukraine. Donald Trump et Vladimir Poutine ont annoncé la reprise des discussions directes entre les États-Unis et la Russie, une première depuis près de trois ans de silence entre Washington et Moscou. Pourtant, ces pourparlers laissent l’Europe et l’Ukraine de côté, ce qui suscite de fortes inquiétudes.
Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, tenue du 14 au 16 février, le vice-président américain J.D. Vance a présenté un discours ferme face aux Européens en laissant entendre qu’ils ne seraient pas invités à la table des négociations. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé ces échanges bilatéraux. « L’Ukraine n’acceptera jamais des accords conclus dans notre dos sans notre participation ». Il a également souligné la nécessité pour l’Europe de se doter de sa propre armée, évoquant la fin d’une ère où les États-Unis protégeaient automatiquement leurs alliés européens.
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Du côté américain, le nouveau secrétaire à la défense, Pete Hegseth, a confirmé que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN était peu probable et qu’un retour aux frontières de 2014 n’était pas réaliste.
Les Européens sont invités à consulter, mais resteront absents de la table des négociations, une décision perçue comme un affaiblissement de leur influence. Pendant ce temps, Zelensky refuse les propositions américaines qui n’offrent pas de garanties de sécurité pour son pays, rappelant que l’Ukraine ne sacrifiera pas sa souveraineté dans ces pourparlers complexes.
République Démocratique du Congo : Bukavu tombe aux mains du M23
Des combattants du M23, un groupe paramilitaire se présentant comme une force de résistance face au gouvernement congolais et soutenus par des troupes rwandaises selon Kinshasa, sont entrés dimanche 16 février dans le centre de Bukavu. Grande ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), cette avancée majeure dans le conflit marque un nouveau tournant après la chute de Goma en janvier. Désormais, l’ensemble de la région du Kivu, extrêmement riche en ressources naturelles comme le coltan et le cobalt, est un objectif stratégique pour le M23.
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Le conflit, sur fond de rivalités ethniques et régionales, est d’une grande complexité depuis sa résurgence en 2021. Sur place, l’arrivée des rebelles a suscité des réactions partagées. Certains habitants ont applaudi leur entrée, espérant un changement face aux difficultés sociales, tandis que d’autres ont fui les violences et les pillages. Selon l’ONU, le nombre de personnes déplacées en RDC se porte à sept millions.
L’armée congolaise, sous-équipée et minée par une corruption endémique, peine à contenir l’avancée du M23. Le manque de moyens militaires a été accentué par un embargo sur les armes jusqu’en 2023 par l’ONU, ce qui limite ses capacités de défense.
La communauté internationale, inquiète, multiplie les appels à la désescalade. L’Union africaine a mis en garde contre une possible fracturation du pays, tandis que l’ONU et l’Union européenne réclament un retrait immédiat du M23 et de ses soutiens extérieurs pour éviter une escalade régionale et mettre fin aux pillages, massacres et viols de masse.