TGV TORONTO-QUÉBEC : UN PROJET À GRANDE VITESSE À L’AVENIR INCERTAIN
Ce mercredi 19 février, Justin Trudeau a annoncé le lancement du projet « Alto », visant à mettre en place des trains à grande vitesse (TGV) entre Toronto et Québec. Décrit comme « le plus grand projet d’infrastructure de l’histoire du Canada », Alto prévoit de desservir les arrêts de Trois-Rivières, Laval, Peterborough, Ottawa et Montréal. Le premier ministre a expliqué que ce projet vise à apporter des changements majeurs au réseau de transport ferroviaire canadien, car, selon lui, le système actuel « n’est tout simplement pas à la hauteur des Canadiens ». Grâce à Alto, les temps de trajet entre les grandes villes du tracé seraient réduits de manière significative : il faudrait environ 3 heures pour relier Toronto et Montréal, et seulement 1h30 pour aller de Montréal à Québec.
Le coût total du projet n’est pas encore connu, mais le cabinet du premier ministre a déjà estimé que 3,9 milliards de dollars seront dépensés dans la seule phase de développement du projet. Sur le long terme, le coût total pourrait s’élever à plus de 100 milliards de dollars.
Cependant, ces prévisions ne se manifesteront que si le projet est bel et bien réalisé. Le gouvernement
canadien a déjà promis à maintes reprises l’amélioration du réseau ferroviaire, et les Canadiens n’en ont pourtant jamais vu la couleur. D’aucuns seront d’autant plus sceptiques compte tenu que les responsables du projet n’ont présenté aucun échéancier. Par ailleurs, rien ne garantit que le prochain gouvernement reprendra le dossier après le départ du gouvernement Trudeau.
INGÉRENCE AU CÉGEP DAWSON : LA MINISTRE PASCALE DÉRY CRITIQUÉE
Ce mardi 18 février, la ministre de l’Enseignement supérieur du Québec, Pascale Déry, a admis avoir interféré directement avec le contenu d’un cours offert au collège Dawson, un des plus grands cégeps du Québec. La ministre aurait demandé d’éviter d’aborder le sujet de la Palestine dans ce cours, dont une des thématiques se nommait « appartenances palestiniennes ». Cette confession a lieu dans un climat de suspicion, avec des accusations portées depuis décembre à l’encontre du ministère pour abus de pouvoir, ingérence, et atteintes à la liberté académique dans certains cégeps. Au lendemain de la confession de la ministre, la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) a exigé la fin immédiate de cette d’ingérence, sans quoi la capacité de la ministre à occuper ses fonctions devrait être remise en cause. La FQPPU estime que les incidents sont loin d’être isolés, et que « l’attitude de la ministre révèle un réel mépris pour les principes d’autonomie qui doivent pourtant guider les milieux de l’enseignement supérieur ».
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L’ingérence directe dans le contenu d’un cours sur la Palestine, dans le contexte actuel de la guerre à Gaza, pourrait mettre en évidence certains conflits d’intérêts impliquant Pascale Déry. En effet, celle-ci a siégé au conseil d’administration de la branche québécoise du Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA) entre 2016 et 2022, et a récemment entretenu des liens avec cette même entreprise de lobbyisme. Selon le cabinet de la ministre, l’intervention directe de la ministre dans les affaires du collège Dawson serait due à des signalements d’élèves concernant une montée de l’antisémitisme au collège depuis le début du conflit à Gaza. Certains enseignants ont pourtant expliqué que le cégep avait amplement les moyens de répondre lui-même aux craintes et requêtes de sa communauté. Cette affaire ternit un peu plus la réputation du gouvernement de la CAQ, déjà largement affaibli depuis plusieurs mois.
CLIMAX ABSOLU : LA GRANDE FINALE CANADA – ÉTATS-UNIS
Du 12 au 20 février s’est déroulé le tournoi de hockey des quatre nations comprenant les États-Unis, le Canada, la Suède et la Finlande. Couronnée par la double confrontation entre les deux géants d’Amérique du Nord, cette compétition s’est avérée épique.
Les différentes rencontres ont eu lieu à Montréal, au Centre Bell et à Boston, au TD Garden. Les règles de ce tournoi sont simples : les quatre équipes s’affrontent respectivement, puis une finale a lieu entre les deux équipes ayant accumulé le plus de points, en l’occurrence le Canada et les États-Unis cette année.
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Les deux voisins se sont rencontrés dans un match préliminaire, avec notamment trois bagarres en neuf secondes et la huée de l’hymne américain au Centre Bell. Les nombreux incidents dévoilent toute la tension et les enjeux extrasportifs de la rencontre, dans une période politique très tendue entre les deux pays, notamment à cause de la déclaration de Donald Trump proposant au Canada de devenir le 51e état des États–Unis. Malgré la défaite du Canada lors de ce match, une victoire contre la Suède et la Finlande leur a permis de se qualifier pour la grande finale face aux États-Unis.
Cette ultime confrontation avec, à la clé, un trophée et une victoire chargée de sens a commencé d’emblée sur les chapeaux de roues. Avec les huées de l’hymne canadien à Boston, le ton de cette rencontre était alors donné. Au cours d’un match épique, les Canadiens se sont imposés, notamment grâce à une belle performance du gardien de but Binnington et à un ultime but de Connor McDavid dans les prolongations qui délivre le Canada au paroxysme de suspense. Ô Canada a alors pu résonner dans l’enceinte du TD Garden, réjouissant et réunissant tous les Canadiens, le temps d’une soirée au moins.