RESTRICTION DE L’ITINÉRANCE DANS LE MÉTRO MONTRÉALAIS
Le jeudi 13 mars, la Société des Transports de Montréal (STM) a annoncé une mesure visant à interdire le « flânage » dans ses stations de métro et leurs entrées. Selon la STM, cette décision vise à « améliorer le sentiment de sécurité, la propreté des stations et à faciliter la fermeture des installations la nuit, tout en maintenant la fluidité du transport ».
Cette décision semble principalement cibler la population itinérante de la ville, qui trouve souvent refuge dans les stations de métro pendant l’hiver. Désormais, les constables spéciaux de la STM auront le pouvoir d’expulser les « flâneurs » sans avoir à fournir d’explications. Cette nouvelle mesure s’accompagne d’une augmentation de la présence policière, effective depuis le 7 février, qui inquiète de nombreux observateurs.
Jade, étudiante de McGill qui fréquente quotidiennement la station Atwater, témoigne qu’il y a « toujours des personnes sans-abri à la station ». Celle-ci est en effet connue comme étant une des stations attirant le plus grand nombre de personnes sans domicile fixe. Elle raconte également avoir vu beaucoup plus de constables spéciaux dans le métro depuis quelque temps. Si elle précise qu’elle « évite de prendre le métro la nuit » et qu’elle « fait attention », elle souligne aussi qu’elle habite à proximité de la station depuis trois ans, sans avoir jamais rencontré de problème avec les sans-abris. « Je ne trouve pas cela justifié de leur demander de partir, alors que c’est encore l’hiver… », confie-t-elle. Un sentiment partagé par plusieurs autres usagers qui jugent cette mesure excessive, tout particulièrement en période hivernale.
La Ville de Montréal a également annoncé qu’elle prolongera jusqu’à la fin avril la période d’ouverture de ses deux haltes-chaleur, Lucien-Saulnier et Saint-Laurent. Bien que les mesures de la STM visent à rendre les transports publics plus sûrs et agréables pour tous les usagers, elles soulèvent des interrogations sur leur impact social. Les mesures, qui seront appliquées jusqu’à la fin avril, remettent en question l’efficacité de la réponse apportée à la crise de l’itinérance à Montréal.
LA FIN DE LA TAXE CARBONE AU CANADA

Le vendredi 14 mars, le jour même de son assermentation en tant que nouveau chef du Parti libéral du Canada et premier ministre du pays, Mark Carney a signé un décret pour supprimer, à compter du 1er avril, la taxe carbone. Cette décision marque sa première action en tant que premier ministre et pourrait avoir un impact considérable sur les Canadiens.
Lors de l’annonce de cette décision, Carney a tenu à rassurer les Canadiens inquiets des conséquences de l’élimination de la taxe : « Cette mesure fera une réelle différence pour ceux en difficulté, tout en faisant partie d’un ensemble de politiques visant à lutter contre le changement climatique, à renforcer la compétitivité de nos entreprises et à soutenir le progrès de notre pays (tdlr). » Il a annoncé que le prix à la pompe allait baisser de façon considérable, et que d’autres initiatives seraient mises en place pour continuer à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre – mentionnant notamment des mesures incitatives pour encourager les Canadiens à adopter des comportements plus écologiques, en particulier en ce qui concerne les consommateurs.
Or, les militants pour l’environnement craignent malgré tout les effets potentiellement néfastes de cette mesure. Selon Eulalie Reesink-Babillon, coordinatrice de la mobilisation au sein de l’organisation environnementale Last Generation à Ottawa, « il faut que Carney comprenne que la crise climatique pose un danger immédiat, et que ses politiques doivent être encore plus radicales que celles de Trudeau. Enlever la taxe carbone crée un précédent dangereux pour Carney ; c’est synonyme de négliger la sécurité des Canadiens ».
Cela fait plusieurs années que le Parti conservateur milite pour l’abolition de la taxe carbone, avec le célèbre slogan « axe the tax » de Pierre Poilievre. Cette taxe avait été introduite par l’ancien premier ministre Justin Trudeau en 2019, dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’encourager les Canadiens à adopter des pratiques plus écologiques. La décision de Carney marque un tournant dans la politique canadienne : entre impact économique et objectifs environnementaux à long terme, seul le futur saura nous révéler l’impact d’une telle décision.
VERS UNE TRÊVE DANS LA GUERRE RUSSO-UKRAINIENNE ?

Le mardi 11 mars, l’Ukraine a accepté une projet de cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie, sous la pression du président américain Donald Trump, à condition que la Russie y consente également. Le 14 mars, Donald Trump a déclaré sur le réseau social Truth Social : « Nous avons eu de très bonnes et productives conversations avec le président russe Vladimir Poutine, et il y a une très forte probabilité que cette guerre sanglante puisse enfin prendre fin. »
Toutefois, bien que Vladimir Poutine ne s’oppose pas formellement à une trêve, le président russe a exprimé des réserves en soulignant qu’il restait « des nuances » à considérer avant d’accepter. Il a notamment précisé que les prochaines étapes vers un cessez-le-feu dépendraient de la libération de la région frontalière de Koursk, occupée partiellement depuis le mois d’août par l’armée ukrainienne.
Face à cette incertitude, Keir Starmer, le premier ministre britannique, a convoqué un sommet virtuel le 15 mars, réunissant une trentaine de dirigeants alliés de l’Ukraine. Parmi les participants figuraient des représentants de nombreux États européens, de pays membres de l’OTAN et de la Commission européenne.
Au cours de cette rencontre, les dirigeants ont insisté sur la nécessité de renforcer la pression exercée sur la Russie afin de mettre fin à ce conflit de manière définitive. « La balle est dans le camp de la Russie », a affirmé Keir Starmer, soulignant que la Russie devait « tôt ou tard s’engager dans des négociations sérieuses ». De son côté, Emmanuel Macron, le président français, a ajouté que Vladimir Poutine cherchait à « tout obtenir avant de négocier », précisant que la Russie « ne semblait pas véritablement désireuse de la paix ».
La situation demeure donc complexe, et la fin de la guerre reste incertaine, malgré les appels croissants à la négociation.