Dans son courriel hebdomadaire, Todd Plummer, Vice-Président aux affaires internes prévenait que « le mandat constitutionnel de l’Assemblée générale garantit qu’elle ne peut pas durer trop longtemps, alors nous vous promettons que ce sera une affaire brève ! » La réunion s’est tout de même étalée sur plus de quatre heures, délibérant sur neuf résolutions. L’Assemblée a débuté avec une longue joute procédurale entre le président de l’AG et l’ancien président de l’AÉUM Zach Newburgh. Ce dernier tentait de faire ajouter à l’ordre du jour la ré-institution du Judicial Board, l’organe judiciaire de l’AÉUM. Le conseil d’administration de l’AÉUM avait suspendu le J‑Board alors qu’il s’appretait à juger l’affaire Newburgh et Steven contre Tacoma, directrice des élections à McGill (voir notre article page 3). Malgré les nombreuses tentatives de recours procéduraux de Zach Newburgh, l’Assemblée a voté contre l’ajout de cette résolution à l’ordre du jour.
« Vous n’avez pas l’autorisation de publier ces photos. »
Zach Newburgh, ancien président de l’AÉUM, lors de l’AG de l’AÉUM, s’adressant au photographe de presse du Délit.
Renseignements pris auprès de notre avocat, nous avons tout à fait le droit de vous montrer cette photo puisqu’elle a été prise dans un lieu ouvert au public lors d’un événement d’intérêt public. De plus, en posant de multiples questions et objections, monsieur Newburgh est devenu un acteur majeur de cette AG et ne peut donc prétendre au droit à l’anonymat.
Parmi les résolutions les moins polémiques, celle concernant la réforme de Frosh enjoint l’AÉUM de renforcer les politiques d’équité, notamment auprès des associations de facultés telles que MUS ou EUS qui avaient, par le passé, connu des accusations de racisme avec des thèmes tribaux ou traitant de l’immigration illégale. Malheureusement, l’Assemblée perd le quorum au moment d’aborder les sujets les plus cruciaux.
Avec douze étudiants en dessous du quorum, l’AG, devenue assemblée consultative, a approuvé la création d’un fond de soutien aux étudiants grévistes. En cas de grève et de prolongation du semestre, le fond permettrait d’aider les étudiants à financer leurs loyers supplémentaires. Il permettrait également de couvrir les salaires des étudiants ayant perdu leur emploi sur le campus à cause de la grève.
La résolution traitant de l’influence négative des entreprises privées sur l’Université a, quant à elle, lancé un débat passionné. Selon les pétitionnaires le financement de certains départements, par exemple celui de l’ingénierie minière, par des multinationales remettrait en question les principes éthiques de l’Université. Les étudiants du département en question défendaient en bloc le statu quo, détaillant les intérêts économiques qu’ils tiraient de cette relation entre l’établissement universitaire et l’entreprise.Sur une note plus légère, l’Assemblée a obtenu l’achat de jeux d’échecs pour Gerts. Enfin, l’affiche de Karl Marx que le sénateur Matthew Crawford proposait pour le bâtiment de l’AÉUM ne verra pas le jour. La discussion entre les quelques rescapés de l’Assemblée a rapidement dégénéré en débat philosophique et politique. Agacés, nombre de participants ont quitté la réunion, comme Alexandre Meterissian, élève en U3 de la Faculté des Arts et PDG du Prince Arthur Herald qui déclare : « C’est à cause de débats comme celui-ci que l’Assemblée générale a du mal à obtenir le quorum, personne ne veut venir pour entendre cela ».