Vous êtes désespéré d’avoir raté votre cours du lundi matin ? Vous gagnez un voyage pour deux en Martinique, mais vous déclinez l’invitation de peur de manquer vos cours ? Il n’est désormais plus nécessaire de connaitre la personne appropriée afin d’avoir accès à des notes de cours, ni de transporter des paquets du NTC (Note Taking Club) vendus sur le campus.
Deux doctorants de l’Université McGill Sebastian DiCesare et Luca Petrucelli ont mis sur pied le site de distribution de notes de classe en ligne notesac.com. Le site internet d’échange de notes par transactions financières est accessible vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. Le trafic du site web nouvellement bilingue ne cesse de croître depuis la publication d’un article dans le quotidien The Gazette. Le semestre dernier, l’administration de l’Université McGill s’était opposée au partage de notes sur le web, en raison d’une violation potentielle des droits de propriété individuelle. La nouvelle plateforme est-elle vraiment problématique ?Pour commencer, notesac.com est un site totalement bilingue. Le fonctionnement est clair. Trois options s’offrent à l’internaute : acheter ou vendre des notes et trouver un tuteur qui convient à son mode d’apprentissage.
Les fondateurs précisent qu’ils ne sont pas là pour rivaliser avec le NTC (Note Taking Club): « Ce système permet d’économiser du papier, du temps et de l’argent. Nous préfèrerions ne pas être en compétition avec les organisations étudiantes, mais plutôt travailler avec eux. » Le plus de notesac.com : s’adapter au système de distribution en ligne. Un premier accord a été conclu avec l’union des étudiants en biologie de McGill (MSBU), soit que ce dernier permette la distribution de leur NTC par la voie de notesac.com. Au semestre d’automne 2011, un courriel envoyé par le vice principal exécutif suppléant (études et vie étudiante) Morton Mendelson rappelait l’opposition de l’administration de l’Université McGill à antécédent similaire. Cet évènement avait soulevé des questions quant à la possibilité de violation de droits de propriété sur le web. Les conditions d’utilisation étant en constante évolution sur le web, notesac.com tente d’éviter les risques de violation : « Nous avons plusieurs normes de sécurité qui sont intégrées dans la plate-forme afin de décourager les comportements frauduleux. Nous sommes toujours à l’affût pour arrêter ce type de comportement à tout moment. À ce jour, nous n’avons pas été consultés concernant les violations de copyright des administrations universitaires. Nous sommes préoccupés par ce sujet, et nous ne tolérons pas de plagiat », certifie Sebastian DiCesare.
Emmanuel Boivin, une étudiante en administration à l’Université du Québec en Outaouais reste cependant sceptique : « Personnellement, je crois qu’il faudrait que tous les étudiants soient inscrits. Ça pourrait fonctionner, car peu d’étudiants veulent rester assis pendant trois heures à prendre les mêmes notes. »
Finalement, le but du site est de construire une base d’utilisateur solide ici même au Québec. L’objectif d’élargissement de leurs réseaux s’étend aussi dans d’autres universités : Concordia, l’Université de Montréal (UdeM) et l’UQAM : « Nous allons commencer à communiquer avec les écoles la semaine prochaine et nous espérons une réponse positive. Comme toujours, la plate-forme est ouverte et les gens sont toujours libres d’adhérer et d’afficher leur contenu librement », confie le cofondateur. ξ