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Bran Van 3000 dans l’hiver montréalais

Loin d’échauffer la foule, le collectif de James Di Salvio a soufflé une énergie givrée sur un public exalté.

Nicolas Quiazua | Le Délit

Fidèle à son habitude, la « grande famiglia » de Bran Van 3000 a transformé la scène  RBC de la rue Ste-Catherine en véritable auberge espagnole. Plus  d’une  dizaine de musiciens se sont  partagés les parties de claviers, saxophone, batterie, percussions, basse,  rap  et chant.

Le pari était considérable : la foule massive qui occupait la Place des  Arts  débordait sur  tout le  Quartier des  spectacles et  était frigorifiée par les bourrasques et l’humidité perçante.

Nicolas Quiazua | Le Délit
Le DJ James  Di  Salvio  a bien tenté  de séduire le public :  d’un  anglais entrecoupé de français  et d’un français presqu’exclusivement fait d’anglicismes, il répétait incessamment sa fierté d’être montréalais.

Par  une  série  de  morceaux moody tirés principalement de l’album  The Garden, Bran Van 3000  est parvenu à installer l’atmosphère. Lorsque le groupe a lancé son succès Astounded, la foule s’est  soulevée et  la fête  a commencée.

Pourtant Di Salvio paraissait épuisé. Le fondateur du groupe essayait  de prendre la place qui  lui revenait en  courant du  micro  aux percussions.  Malgré  les interjections hésitantes  et   impromptues qu’il poussait à tout  bout de champ, les envolées vocales  de la chanteuse canadienne d’origine  haïtienne Stéphane Moraille lui ont volé la vedette.

Nicolas Quiazua | Le Délit
Avant  les rappels, le spectacle s’est conclu maladroitement sur un technicien qui  a pris  cinq  bonnes minutes à visser  des  ailes  de  tissu dans  le dos de Moraille. Mais les « I feel alive !» projetés à répétions par Moraille ont  sauvé la situation : d’abord, par  la puissance de cette envoûtante voix soul ; ensuite, parce que  le vent  qui  transformait  la fumée  de scène  en blizzard  et qui mordait le visage des  spectateurs, leur  rappelait à tout  instant qu’ils étaient bien en vie !

Le rappel  Ave Mucho, une  collaboration de  Misteur Valaire  et de Bran Van 3000,  a achevé  de vivifier les spectateurs, qui sautaient et dansaient fort  devant  la scène. BV3 a exploité  toute l’énergie  qui peut  se dégager  d’un  spectacle en plein air dans  l’hiver québécois.

Si James Di Salvio a donné l’impression d’avoir  créé  un  collectif  talentueux qui  pourrait  se débrouiller sans  son  créateur fatigué, Bran Van  3000  a une  fois de plus confirmé son  statut d’institution de la scène  musicale montréalaise.


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