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Manifestation contre le Robogate : « J’ai mal à ma démocratie ».

Une centaine de manifestants ont pris la rue Maisonneuve dimanche dernier à Montréal dans le cadre d’une série de manifestations.

Une centaine de manifestants ont pris d’emblée la rue Maisonneuve dimanche dernier à Montréal dans le cadre d’une série de manifestations contre le Robogate, planifiées d’un bout à l’autre du pays. Leurs demandes ? « Une enquête criminelle publique et indépendante, de nouveaux scrutins pour les circonscriptions affectées, ainsi que la démission de toute personne impliquée dans ce scandale ».

Cet événement répond directement au scandale actuel mettant le Parti conservateur dans l’embarras. Précisément, le Robogate réfère aux appels frauduleux faits lors de la dernière élection fédérale par des compagnies téléphoniques, dont certaines cultiveraient une relation plutôt étroite avec les Conservateurs. Au jour d’aujourd’hui, plus de 40 circonscriptions auraient été touchées, la grande majorité en Ontario où, rappelons-nous, les Conservateurs ont fait des avancées assez importantes.

Bien que l’opposition réagisse haut et fort, dénonçant ces tactiques anti-démocratiques, rien ne prouve noir sur blanc que les Conservateurs sont à l’origine de ces appels. Pour les députés néo-démocrates sur place dimanche après-midi, il est primordial que les Canadiens et les Canadiennes se soulèvent afin de montrer au gouvernement que l’opposition ne provient pas seulement de la Chambre des communes.

Catherine Hamé, l’une des organisatrices de la manifestation, insiste pour que des mesures soient prises, entre autres, par la GRC, afin de s’assurer que cela ne se reproduise plus. Elle précise alors que « la démocratie est importante pour les Canadiens ; on dit que le Canada est le pays le plus démocratique au monde ».

Sans aucun doute, la manifestation s’est rassemblée autour du thème de la démocratie. Tous ceux s’étant déplacés en cette journée de printemps réclamaient la reprise de celle-ci, brandissant des pancartes revendiquant ce droit fondamental : « Harper, why you no like democracy ? », « Democracy is not for sale » ou  même « Wanted : Harper,  Reward : Democracy. »

La députée néo-démocrate de Laurier-Ste-Marie, Hélène Laverdière, a exprimé son souci en quelques mots : « j’ai mal à ma démocratie ». En tant que porte-parole de l’Opposition en affaires étrangères, elle renchérit l’importance du processus démocratique, tout au plus puisque le Canada brandit fièrement ce flambeau à l’international. Or, elle déplore les bâillons réguliers fait à la Chambre des communes, en plus de la tenue de huis clos plus souvent que nécessaire. Ceci dit, toujours selon la députée, l’aspect le plus dramatique de cette soi-disant « fraude électorale » est le fait que certains citoyens auraient été empêchés de voter. Toutefois, elle se réjouit de voir les citoyens prendre la rue et se mobiliser.

Zach Paikin, étudiant à McGill, était aussi présent dimanche afin de représenter le Parti libéral du Canada. D’abord, il invite le Premier ministre à prendre la responsabilité pour les Robocalls. Plus encore, il affirme que le déni de Stephen Harper « reflète la tendance du gouvernement à avancer le bien partisan », tout en blâmant constamment les autres partis.

Les organisateurs de cette manifestation contre le Robogate promettent de se réunir une prochaine fois dans deux semaines et souhaitent y voir au moins mille personnes. « Ce n’est que le début d’un grand mouvement ! » s’est écrié fièrement Niall Clapham Ricardo, un des organisateurs.

Bien que les Conservateurs aient été invités, aucun ne s’est présenté, ce qui, pour plusieurs présents dimanche, démontre l’indifférence du gouvernement à l’égard de la population canadienne.

Paul Bode, l’un des participants, a soutiré la plus vive réaction de la foule présente au Square Victoria en début d’après-midi lorsqu’il a affirmé que « l’occupation du parlement par les Conservateurs est illégitime ! »

Bref, en scandant des slogans tels que « Fraude, fraude, fraude électorale », « Harper à la porte » et même « Élection partielle ou élection nouvelle », les manifestants ont clairement affiché leur souci face à la viabilité de la démocratie canadienne sous un gouvernement conservateur. Il reste à voir si l’appel à la révolution sociale fait dimanche après-midi fera écho dans le reste de la population canadienne ou s’il passera tranquillement sous silence, s’effaçant avec le temps et l’indifférence.


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