Le 10 septembre dernier, la compagnie Quacquarelli Symond (QS), connue pour son site topuniversities.com, a publié son classement des meilleures universités du monde pour l’année scolaire 2012–2013. Parmi ces universités se trouvent cette année trois établissements québécois : l’Université McGill occupant la 18ème place, l’Université de Montréal la 114ème place et l’Université Laval la 324ème sur 700 universités à travers le monde. Ce classement très attendu semble venir confirmer le maintien de l’excellence des universités québécoises malgré la polémique causée par la question du financement des universités au Québec et la hausse des frais de scolarité.
Olivier Marcil, vice-principal des relations externes de McGill, a avoué au Journal de Montréal que c’était « un miracle » que l’Université McGill ait réussi à garder sa place dans le classement malgré le sous-financement des universités au Québec. Cependant, si McGill a chuté d’un point par rapport à l’année dernière, l’Université de Montréal et ses écoles affiliées – HEC (Hautes Études Commerciales) et Polytechnique – a grimpé de 23 places. On peut donc se demander si le supposé sous-financement des universités au Québec affecte vraiment leur qualité, ou, du moins, les qualités prises en compte par le classement QS.
Le classement des meilleures universités par la compagnie de Nunzio Quacquarelli est sujet à controverse. Les critères d’évaluation, en particulier, font l’objet de débats. Ces critères incluent la qualité de la recherche et de l’enseignement, l’employabilité des étudiants diplômés (autrement dit, si le diplôme de leur université les aide à trouver un travail) et le regard international. Ce dernier point a été critiqué par le journal New Statesman sur le fait qu’il est défini par le nombre d’étudiants et de professeurs venus de l’étranger comme facteur d’excellence.
La méthodologie de QS a également été critiquée par le passé car elle base 40% de sa notation sur l’avis d’universitaires vis-à-vis d’autres universités. Ce système peut paraître biaisé car les universitaires se concentrent souvent sur un sujet de recherche précis, et, par conséquent, auront tendance à dire que les universités où la recherche dans leur domaine de concentration est avancée sont meilleures que les autres, selon le New Asia Republic. Par exemple, si un universitaire spécialisé en sciences politiques doit donner son avis sur les meilleures universités, il sera sûrement tenté de nommer celles dont le département de sciences politiques est bon, plutôt que des universités douées dans d’autres matières.
Cependant, biaisés ou pas, les classements des meilleures universités ont beaucoup de poids auprès de ces dernières et les incitent à se réformer dépendamment de leur place. Ce dernier point pose problème, car de nombreux pays pensent qu’un tel pouvoir ne devrait pas être entre les mains de quelques grandes compagnies de classement telles que QS, THE (Times Higher Education) et autres. D’où l’initiative de certains gouvernements de faire leurs propres classements. Par exemple, un projet de l’Union Européenne a été mis en place suite aux plaintes des Français, qui voyaient dans les classements un certain favoritisme pour les universités anglophones.
Bien que les classements universitaires aient énormément de poids auprès des futurs étudiants, leurs méthodes de notation restent encore à vérifier.