Il n’y a pas que les démocrates et républicains américains qui sont en campagne électorale… Le Parti libéral au Canada l’est aussi. Tant au fédéral qu’au provincial, plusieurs politiciens convoitent la tête des partis, et un vent de renouveau souffle dans les deux formations politiques. Un mouvement que plusieurs étudiants de l’Université McGill surveillent de près.
Quelques semaines après la démission de l’ex-premier ministre Jean Charest, quatre candidats sont officiellement dans la course à la chefferie du Parti libéral du Québec. Trois d’entre eux ont occupé des postes importants au conseil des ministres : Pierre Moreau, Raymond Bachand et Philippe Couillard. Trois candidats d’expérience qui promettent de se donner une chaude lutte. Un autre candidat est inscrit dans la course : Jean David.
Louis-Philippe Caron, un étudiant de McGill, est le coordonnateur jeunesse de la campagne de Pierre Moreau. À ses yeux, M. Moreau est le candidat idéal pour diriger le parti : « C’est le candidat des jeunes et il a des idées novatrices », soutient t‑il. Pierre Moreau, ex-ministre des Transports, a d’ailleurs lancé sa campagne entouré de jeunes libéraux. Louis-Philippe Caron est d’avis que l’enjeu au cœur de la course sera la question de l’éthique, alors que plusieurs candidats ont déjà pris des mesures pour la renforcer.
C’est le cas de Philippe Couillard, ancien ministre de la Santé, qui a fixé les dons pour sa campagne à un maximum de 500$. Celui considéré comme le favori de la course compte combler le déficit amené par cette restriction avec une présence accrue sur le web et les réseaux sociaux. En agissant de la sorte, Philippe Couillard a pavé la voie à ses rivaux en matière d’éthique, alors que Pierre Moreau a annoncé vendredi dernier que sa campagne de financement ne dépassera pas 450 000$. Pour sa part, l’ex-ministre des Finances n’a annoncé aucune mesure de la sorte, mais, s’il est élu, il compte faire un important ménage au sein du parti, en lien avec les récentes révélations de la commission Charbonneau.
Également impliqué dans le conseil jeunesse du parti, Louis-Philippe Caron déplore qu’aucune association du PLQ ne soit inscrite à l’Université McGill. « Je vois qu’il y a un intérêt, ça serait intéressant d’avoir une base militante a l’Université McGill », dit-il. Il pense d’ailleurs sérieusement aller de l’avant avec ce projet.
Le Parti libéral du Canada, lui, est bien représenté à l’Université McGill. Le groupe tient régulièrement des rassemblements politiques et accueille des conférenciers. Évidemment, le groupe Liberal McGill suit la campagne à la chefferie de près et s’enthousiasme de la candidature de Justin Trudeau. « Il a beaucoup de charisme et est rassembleur, mais il a encore ses preuves à faire », pense Stéphane Stril, qui participe régulièrement aux réunions du groupe. Selon lui, il serait bénéfique pour la campagne à venir que Justin Trudeau ait un opposant fort qui pourrait le confronter sur certains enjeux cruciaux comme l’économie. « La pire chose qui pourrait arriver, ce serait de couronner un chef. Il faut qu’il y ait un débat sur les idées », commente Chloé Landry, vice-présidente francophone du groupe.
La semaine dernière, le groupe a reçu la visite de l’astronaute Marc Garneau, qui semble tâter le terrain avant d’annoncer une quelconque candidature. Stéphane Stril a assisté à sa conférence : « Tout comme les deux derniers chefs [Michael Ignatieff et Stéphane Dion], c’est un candidat de qualité et il est très brillant, mais il manque de charisme », explique-t-il. Les autres candidats dans la course sont Deborah Coyne, David Bertshi et Alex Burton.
La démission du premier ministre de l’Ontario, Dalton McGuinty, a cependant sonné la cloche de certains libéraux face à une possible candidature à la chefferie, fait que M. McGuinty n’a pas nié. Pour Stéphane Stril, ce pourrait être le candidat qui ferait compétition à Justin Trudeau.
Après la venue de Marc Garneau, le groupe Liberal McGill aimerait accueillir les autres candidats à la chefferie au sein de l’Université. « On veut qu’il y ait un débat entre les candidats à l’Université », ajoute Chloé Landry. La campagne débutera officiellement le 14 novembre prochain. Les électeurs auront cinq mois pour suivre les développements et faire un choix.